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Pourquoi Washington et Téhéran gardent un fil fragile entre eux
Malgré que la guerre à Gaza a presque anéanti les avancées des négociations indirectes marathoniennes entre Téhéran et Washington après leur couronnement par un accord d’échange de prisonniers à la fin de l’été dernier, les deux parties ont conservé un « cheveu de Moïse » pour contrôler la tension entre elles. Cependant, les attaques mutuelles entre l’Iran et Entité sioniste ont soulevé de grandes interrogations quant au sort des négociations nucléaires.
Après la réduction des risques de tensions exacerbées entre Téhéran et Tel-Aviv, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Nasser Kanaani, a confirmé lors de sa conférence de presse avant-hier lundi la « poursuite des négociations sur la levée des sanctions », un terme utilisé par le gouvernement iranien actuel pour les pourparlers nucléaires.
Cela intervient en parallèle avec la confirmation du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, de sa visite en Iran les 6 et 7 mai courant « pour tenir des réunions avec des hauts responsables iraniens », moins de trois semaines après une attaque attribuée à Entité sioniste dans la province d’Ispahan au centre du pays en réponse à une première attaque iranienne contre Entité sioniste.
Un lien délicat
En attendant, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie nucléaire, Behrouz Kamalvandi, a annoncé hier mardi que Grossi prévoit de prononcer un discours lors de la première conférence internationale sur les sciences et technologies nucléaires, et de tenir des consultations avec plusieurs hauts responsables iraniens, dont le président de l’Organisation iranienne de l’énergie nucléaire, Mohammad Islami.
Cette fois-ci, la déclaration iranienne n’était pas sur la continuité des pourparlers nucléaires pour la première fois. Après que les développements de la guerre à Gaza ont pesé lourdement sur les efforts visant à sauver l’accord conclu en 2015, certaines fuites médiatiques récentes ont remis en lumière la tenue de pourparlers irano-américains à New York sur le dossier nucléaire.
Désir commun
En mentionnant que la validité de nombreuses dispositions de l’accord nucléaire expirera en 2025, la chercheuse en affaires internationales Presto Behrami Rad estime qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’Iran de quitter les pourparlers nucléaires alors que la « fin de l’accord » approche et que les restrictions sur son programme nucléaire seront levées.
Elle a souligné qu’avec les tensions induites par les aventures israéliennes, les puissances occidentales ne souhaitent pas donner à Téhéran une excuse pour annoncer la fin de l’accord nucléaire.
Alors que Behrami Rad pense que les échanges de messages entre Washington et Téhéran ces derniers temps ont contribué à réduire les tensions dans la région, le chercheur politique Saïd Chaurdi estime que la capacité dissuasive de l’Iran a été suffisante pour pousser Washington à dissuader Tel-Aviv de répondre à l’attaque de Téhéran par des missiles et des drones.