Pourquoi les tunnels sont-ils un atout stratégique à Gaza ? Analyse du général Dweiri
Le spécialiste des questions militaires et stratégiques, le général Fayez Dweiri, explique que l’efficacité des réseaux de tunnels dans les conflits de la bande de Gaza réside dans une approche défensive mise en place par les Brigades Izz al-Din al-Qassam, l’aile militaire du mouvement de résistance islamique, Hamas, pour contrer les forces occupantes et neutraliser leur menace.
Dans son analyse pour la chaîne Al-Jazira, Dweiri souligne que cette approche défensive résulte de la combinaison de trois éléments-clés : le réseau de tunnels ramifié, la préparation physique et professionnelle du combattant individuel, et l’équipement nécessaire pour neutraliser la supériorité adverse.
L’importance stratégique des réseaux de tunnels
Concernant le réseau de tunnels, Dweiri précise qu’initialement, on estimait leur longueur entre 500 et 570 kilomètres, mais de récents rapports occidentaux indiquent une échelle différente, allant de 560 à 720 kilomètres, révélant l’existence de 5700 entrées de tunnels.
Il affirme que les tunnels sont conçus de telle sorte que « la découverte d’une partie du réseau ne conduit pas à la révélation de l’ensemble du système. » De ce fait, les tunnels se déploient sur plusieurs niveaux, à des profondeurs de 30, 60, voire 80 mètres, et varient en types stratégiques, de stockage, offensifs et défensifs.
La préparation du combattant
La deuxième composante de l’approche défensive, selon le stratège, repose sur la préparation physique, professionnelle, idéologique et technique du combattant. Cela inclut sa capacité à endurer des conditions extrêmes comme le manque d’oxygène, l’obscurité totale et l’absence de lumière solaire, tout en demeurant dans un état de quasi-vigilance constante.
La dimension de l’équipement
Quant à la troisième composante, elle concerne l’équipement militaire censé compenser la domination de la force occupante sur le champ de bataille. Dweiri ajoute que les Brigades Al-Qassam ne pouvaient pas se permettre une confrontation conventionnelle avec l’occupant, qui avait déployé trois brigades militaires dans le nord de Gaza.
Il soutient que la résistance devait trouver une arme adaptée pour neutraliser cet avantage, ce qui l’a amenée à s’engager dans la bataille à très courte distance (130 mètres) pour atteindre cet objectif.
Il y a quelques jours, le « New York Times » rapportait que l’armée d’occupation avait été surprise par la longueur, la profondeur et la qualité des tunnels sous Gaza. Selon l’article, ces tunnels représentent pour l’armée israélienne un véritable cauchemar souterrain et sont au cœur de la capacité de survie du mouvement Hamas.
Selon le rapport, le Hamas a massivement investi dans les tunnels car il ne dispose ni des ressources ni du nombre de soldats nécessaires pour combattre l’armée israélienne dans un conflit traditionnel. Ils servent de bases militaires et d’arsenal et sont essentiels pour déplacer les troupes sans être détectés et pour protéger les hauts commandants.
Ces éléments stratégiques démontrent le rôle crucial que joue le réseau de tunnels dans la défense et la résilience de Gaza, et constituent un exemple significatif de la manière dont la topographie et l’ingéniosité peuvent influencer les dynamiques d’un conflit armé.