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Pourquoi le régime syrien insiste pour tenir les législatives
Les candidats poursuivent leurs campagnes pour encourager la participation aux élections du Conseil du peuple syrien, prévues pour le 15 juillet en cours. Des annonces publicitaires se propagent dans les rues de Damas et des villes sous le contrôle du gouvernement.
Ces campagnes promettent de relancer l’économie, d’améliorer les conditions de vie et de répondre aux aspirations des Syriens pour une vie décente, sans évoquer les situations politique et sécuritaire en détérioration.
De son côté, le jeune Ahmed (25 ans) exprime son désintérêt pour la participation, jugeant que, après trois cycles électoraux pendant les années de guerre, le Conseil a échoué en tant qu’autorité législative à prendre des décisions positives pour atténuer la crise humanitaire.
Ahmed, diplômé de la Faculté des Lettres il y a trois ans sans emploi, fait partie d’une génération confrontée à des pressions psychologiques et des échecs continus en raison du déclin des conditions politiques, économiques et sociales dans son pays.
Il souligne que des élections organisées dans ces circonstances ne changeront rien pour ceux qui vivent sans électricité, planifiant leur vie autour de la distribution de pain, de bouteilles de gaz domestique, de mazout et d’autres produits essentiels régulés par le gouvernement.
Tentatives de légitimation
Le président de la Haute Commission électorale, le juge Jihad Murad, prévoit que les élections se dérouleront paisiblement et confortablement, « dans une atmosphère démocratique » avec près de 9 000 candidats en lice pour accéder au Conseil, dont une bonne proportion de jeunes de moins de 40 ans et de diplômés universitaires.
Il a déclaré que certains tentent de lier cet événement à des cadres en dehors du cadre prévu par la Constitution syrienne, ce qui constitue un non-respect de la souveraineté syrienne et une ingérence flagrante dans ses affaires intérieures. Il souligne que la décision de l’État de tenir ces élections de manière transparente reflète un respect des cadres constitutionnels et réfute toute tentative de les remettre en question.
Partage ethnique
Le chercheur du Centre Jusoor pour la Recherche et les Études, Youssef Qadoura, estime que le Conseil du peuple manque d’influence dans la scène politique, mais le régime syrien tente, à travers les élections, de montrer son attachement aux apparences de l’État possédant un pouvoir législatif, néanmoins, sa composition reflète l’image globale qu’il cherche à imposer aux Syriens.
Confiance limitée
Les élections législatives à venir seront les quatrièmes depuis le début des manifestations contre le président syrien Bachar al-Assad et son régime en 2011. La Syrie a connu des élections législatives en 2012 après l’adoption d’une nouvelle Constitution autorisant le pluralisme politique, des élections identiques en 2016 avec des amendements à la loi électorale permettant aux éléments des forces armées et des forces de sécurité intérieure de voter, ainsi que des élections en 2020.
Les élections de 2020 ont enregistré une faible participation et un désintéret populaire évident, avec un taux de participation d’environ 33 % selon la Commission électorale supérieure, tandis que des sources indépendantes estimaient la participation à environ 10 %, obtenu grâce à une politique intimidante suivie par les agences de sécurité.