## Pourquoi aucun pays arabe n'a intenté de procès contre Israël
Le professeur en affaires internationales à l'université du Qatar, Ahmed Jamil Azm, a constaté qu'il existe un aspect positif dans le fait que l'Afrique du Sud soit le pays ayant porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice, ce qui amène à se demander : pourquoi aucune nation arabe n'a-t-elle engagé de telles poursuites ?
Dans une interview exclusive avec Al Jazeera Net, Azm a expliqué que cette démarche positive de l'Afrique du Sud, un pays non-arabe, indique que le problème ne concerne pas simplement un côté arabe contre Israël, mais montre aussi que l'Afrique du Sud possède une expérience très importante et une habileté dans l'utilisation du droit international.
Il a également souligné le paradoxe et la surprise face au fait que les États arabes n'ont pas épuisé tous les outils légaux et diplomatiques à leur disposition pour revendiquer leurs droits.
## Pressions américaines
L'expert juridique a poursuivi en mentionnant que dans le passé, les États-Unis ont exercé d'importantes pressions sur les Palestiniens pour les dissuader de recourir à la loi internationale. Il a rappelé que l'ancien président américain Barack Obama avait averti le président palestinien Mahmoud Abbas, au moment où la Palestine cherchait à obtenir un statut de membre permanent aux Nations Unies afin de rejoindre diverses organisations internationales, en le comparant à « celui qui utiliserait une bombe nucléaire ».
Ainsi, Obama soulignait l'existence de réserves officielles et écrites de la part des États-Unis à l'égard d'Israël, afin d'empêcher les Palestiniens et les Arabes de faire appel au droit international et aux organisations internationales, bloque même l'adhésion de la Palestine aux cadres internationaux.
Le professeur en affaires internationales a expliqué qu'en regardant par exemple la situation de l'UNESCO et d'autres organisations, on remarque que les États-Unis se sont retirés et ont gelé leur adhésion en réaction à l'acceptation de la Palestine en tant que membre, offrant par conséquent une protection légale et politique à Israël, en plus de son soutien militaire.
Il a affirmé qu'en conséquence, l'Amérique a exercé une forte pression sur les pays arabes pour les dissuader de recourir au droit international ou aux organisations internationales.
## Tentative précédente
Azm a rappelé qu'à la fin de son mandat, Obama avait approuvé la proposition d'une résolution qui condamnait les colonies, un texte présenté par l'Égypte sous le numéro 2334, tandis que l'ancien président américain Donald Trump, qui venait de remporter les élections sans encore avoir pris ses fonctions, a tenté de convaincre l'administration Obama de rejeter la résolution et d'exercer son droit de veto. Mais l'administration Obama n'a pas cédé.
À ce moment-là, Trump a demandé au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui entretenait des relations tendues avec l'administration Obama, de retirer la proposition de résolution en échange d'une promesse d'une tentative de solution globale au problème palestinien et d'une amélioration des relations américano-égyptiennes.
En conclusion, l'expert juridique estime que le manque d'initiative des pays arabes à porter leur cause devant la Cour internationale de justice est principalement dû aux pressions américaines.
La Cour internationale de justice a, ce jeudi, entamé ses premières audiences concernant la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre Israël pour le génocide présumé des Palestiniens dans la bande de Gaza.
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