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Ines Schwerdtner et Jan van Aken ont été élus co-présidents de Die Linke lors d’un congrès fédéral à Halle. Ce nouveau duo a remporté une large majorité, prenant la relève de Martin Schirdewan et de Janine Wissler, qui se retirent après une série de défaites électorales. La formation politique se trouve actuellement en crise d’existence, exacerbée par la scission d’un groupe dirigé par l’ancienne cheffe de groupe, Sahra Wagenknecht. Die Linke connaît également des difficultés dans l’est de l’Allemagne, autrefois bastion du parti, avec des sondages indiquant un soutien national de seulement 3 à 4 %. Leur objectif déclaré est de retrouver une place au Bundestag en 2025.
Les objectifs de Schwerdtner et van Aken
Lors de son discours d’introduction, van Aken a exprimé son souhait de donner une voix à la majorité de la population et de s’attaquer aux « riches indécents ». Il a déclaré vouloir restaurer l’espoir au sein de Die Linke, ajoutant : « Je n’ai plus envie de raconter aux gens à quel point leur vie est difficile. » Avec 88 % des 542 votes, il a largement dépassé son concurrent peu connu, Emanuel Schaaf, qui n’a obtenu que 19 voix. Schwerdtner, sans concurrent pour son poste, a récolté 79,8 % des suffrages, affirmant qu’ils incarnent « l’opposé de la peur, nous sommes l’espoir ». Elle a souligné la nécessité de clarté, de concentration et de crédibilité pour le parti, souhaitant que Die Linke soit aussi la voix de l’Est.
Le parcours d’Ines Schwerdtner
Née en 1989 à Werdau, en Saxe, Ines Schwerdtner a déménagé avec sa famille à Hambourg durant son enfance, cherchant de meilleures opportunités. Sur son site, elle mentionne que « la ligne de démarcation entre l’Est et l’Ouest traverse aussi ma vie ». Elle a étudié les sciences politiques et l’anglais à Berlin, avant de se spécialiser en théorie politique à Francfort. Journaliste, elle a couvert les conflits au sein de Die Linke, puis a décidé de s’engager activement dans le parti. Elle est devenue membre de Die Linke à l’été 2023, juste avant d’être nommée candidate aux élections européennes, bien qu’elle n’ait pas réussi à obtenir un siège au Parlement européen.
Jan van Aken : un retour en politique
Jan van Aken a déjà siégé au Bundestag de 2009 à 2017 en tant que représentant de l’Altona. Membre de la Commission des affaires étrangères, il a plaidé pour le contrôle des armements. Il a quitté le parlement pour des raisons de principe concernant les mandats limités. Bien qu’il n’ait pas encore décidé s’il souhaitait se représenter ou devenir le candidat phare de Die Linke, il a exprimé sa volonté de continuer à s’impliquer dans la politique. Van Aken, biologiste de formation, a également été inspecteur des armes biologiques pour les Nations Unies et a travaillé pour Greenpeace. Son récent livre, « Mots plutôt que armes », prône des solutions diplomatiques pour des conflits tels que celui de l’Ukraine.
Une dynamique renouvelée au sein de Die Linke
Alors que Schwerdtner a adopté un ton modéré, van Aken a galvanisé l’audience avec son affirmation : « Nous allons rocker la République, et l’année prochaine, nous reviendrons avec force au Bundestag ! » Cette nouvelle direction cherche à insuffler une énergie renouvelée à Die Linke, dans l’espoir de reconquérir la confiance des électeurs et de revitaliser son image. La lutte contre les inégalités sociales et la défense des droits des plus vulnérables restent au cœur de leur projet politique.