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Dans un contexte politique tendu, l’annonce des réquisitions visant Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national (RN) a suscité de vives réactions. Le procureur a requis une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire, provoquant un élan de défense au sein du parti d’extrême droite, qui dénonce une justice considérée comme « politique ».
Gérald Darmanin prend la parole
Sur le réseau social X, l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé son désaccord avec cette décision judiciaire. Il a déclaré : « Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français ». Cette prise de position déroge au principe de la séparation des pouvoirs, en affirmant que le combat contre Marine Le Pen doit se faire dans les urnes, et non par des décisions judiciaires.
Réactions et critiques
Darmanin insiste sur le besoin de prendre en compte les implications électorales d’un verdict. Cependant, ses déclarations ont rapidement été contestées sur les réseaux sociaux, où des utilisateurs lui ont rappelé l’article 131-26-2 du Code pénal. Cet article stipule que la peine d’inéligibilité est obligatoire pour toute personne reconnue coupable d’un délit, incluant le détournement de fonds publics, dont Marine Le Pen est actuellement accusée.
Contexte législatif
La loi Sapin 2, en vigueur depuis 2016, a imposé cette automaticité des peines, introduisant une dimension incontournable : ce ne sont pas les magistrats qui décident de l’inéligibilité, mais la loi elle-même, adoptée par le Parlement. Cette situation a conduit à de nombreuses critiques, notamment de la part de personnalités politiques comme Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, qui a dénoncé un décalage entre les propos de Darmanin et les principes de droit.
Un soutien controversé
Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France et ancien mentor de Darmanin, a également fustigé les déclarations de l’ex-ministre sur RTL, rappelant que « la loi existe, elle s’applique à tous, y compris à madame Le Pen ». Cette polémique illustre les tensions croissantes autour des enjeux judiciaires et politiques en France, alors que l’élection présidentielle de 2027 approche.