Points de désaccord bloquent l’accord d’échange selon Smotrich
Un responsable américain a indiqué qu’un nombre limité de points de désaccord empêche la conclusion d’un échange entre le mouvement islamique de résistance, le Hamas, et Israël. Cette déclaration fait suite à un appel du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis pour relancer les négociations à la mi-novembre, une initiative accueillie par la communauté internationale mais rejetée par le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich.
Selon des diplomates américains rapportés par l’agence Associated Press, les pourparlers sur l’accord d’échange étaient sur le point de franchir une étape cruciale juste avant l’assassinat par Israël du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, ainsi que du dirigeant du Hezbollah, Fouad Chokr.
Un responsable américain de haut niveau a précisé à l’agence que seules 4 à 5 questions demeurent controversées concernant la mise en œuvre de l’accord.
Le chemin vers un accord
La publication du Wall Street Journal souligne qu’il reste encore beaucoup de travail pour surmonter les problèmes complexes entre le Hamas et Israël, tout en affirmant que « des marges de manœuvre existent encore pour la négociation ».
Cette situation a été accentuée par un communiqué conjoint du palais royal qatari, de la Maison Blanche et de la présidence égyptienne, indiquant qu’il est temps de mettre un terme immédiat à la souffrance des habitants de la bande de Gaza et des prisonniers. Le communiqué précise que Doha, Le Caire et Washington ont œuvré pendant des mois pour parvenir à un accord actuellement sur la table, ne manquant que de quelques détails d’exécution, et qu’il ne faut pas perdre davantage de temps.
Les intermédiaires ont également exprimé leur volonté de proposer un plan final pour résoudre les questions d’exécution, le cas échéant.
Appel à la reprise des négociations
Le communiqué en question a appelé les deux parties, à savoir la résistance palestinienne et Israël, à reprendre les discussions à mi-novembre à Doha ou au Caire pour combler les lacunes existantes. Il est indiqué que l’accord repose sur les principes présentés par le président américain Joe Biden le 31 mai dernier, soutenus par la résolution 2735 du Conseil de sécurité.
Un haut fonctionnaire de l’administration américaine a toutefois prévu qu’aucun accord ne serait signé durant la semaine à venir, en raison de problèmes significatifs tels que le calendrier des échanges entre le Hamas et Israël. Il a souligné la nécessité d’une action des deux côtés.
Réactions à l’appel des médiateurs
Le responsable a également noté que le communiqué tripartite ne visait pas à influencer l’Iran, mais a averti que toute escalade pourrait compromettre les espoirs de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. Le président français Emmanuel Macron et le coordinateur de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, ont exprimé leur soutien à l’appel des médiateurs pour mettre fin à la guerre dans la région.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, a dénoncé ceux qui soutiennent Israël sans condition, les qualifiant de complices de la situation en cours à Gaza, appelant à restreindre le gouvernement de Netanyahou en soulignant que la région ne peut supporter de nouvelles tensions.
État des négociations
Selon le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, Israël enverra une équipe de négociation à la mi-novembre pour participer à la définition des termes de l’accord avec le Hamas dans un lieu convenu par les intermédiaires. Le canal israélien 12 a rapporté que la décision de Netanyahou de reprendre les négociations pour finaliser l’accord de swap a été influencée par la pression américaine pour ne pas retarder le processus.
En revanche, Bezalel Smotrich a fortement critiqué le communiqué des médiateurs, soulignant qu’il exerce une pression sur Israël pour arrêter la guerre et se rendre, ce qui entraînerait une perte de dissuasion. Il a ajouté qu’Israël ne doit pas se laisser piéger par des États intermédiaires essayant d’imposer un accord de reddition qui compromettrait les vies israéliennes perdues dans cette guerre jugée juste.
Smotrich a exhorté Netanyahou à ne pas approuver l’accord proposé et à ne pas céder aux lignes rouges établies, soulignant que la guerre ne devrait pas se terminer avant « l’élimination du Hamas ».
Israël poursuit depuis le 7 octobre 2023 une offensive militaire dévastatrice sur Gaza, causant plus de 131 000 morts et blessés, majoritairement des enfants et des femmes, plus de 10 000 disparus, en plus des destructions étendues des infrastructures et d’une crise humanitaire sans précédent.