Victoire de l’Ultradroite en France : Réactions politiques
Marine Le Pen et son parti d’extrême droite, le Rassemblement National (RN), ont remporté une victoire éclatante lors des élections anticipées en France, suscitant des réactions de la part des partis rivaux nationaux et des politiciens étrangers.
Le RN a remporté près de 34 pour cent des voix au premier tour des élections parlementaires, une victoire majeure mais sans majorité absolue au parlement.
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Le Pen, suivie par la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) avec environ 29 pour cent et l’alliance centriste Ensemble du Président Emmanuel Macron avec environ 20,5 pour cent, a appelé les citoyens français à voter pour son parti lors du second tour.
Malgré sa défaite, Macron a salué une participation élevée de 65,8 pour cent et a réitéré son appel à s’opposer à l’extrême droite au second tour.
« Face au Rassemblement National, le moment est venu pour une grande union, clairement démocratique et républicaine pour le second tour », a souligné le président dans une déclaration officielle.
Jean-Luc Melenchon, le leader de la gauche centriste, a déclaré que le président a subi une « défaite dure et incontestable » et qu’il était responsable de la décision choc de dissoudre le Parlement, mais arrêter l’extrême droite était la priorité.
« Pas un vote de plus pour le RN, pas un siège de plus pour le RN », a-t-il souligné.
« Chaos et échec »
Dans ses premiers commentaires suite aux résultats du premier tour en France, le Premier Ministre italien, Giorgia Meloni, a déclaré que « la tentative constante de diaboliser » les électeurs d’extrême droite perdait de son effet.
En Angleterre, le candidat aux élections Keir Starmer du Parti Travailliste a déclaré que la victoire de l’extrême droite en France prouve que la gauche doit montrer que seuls les progressistes ont des réponses aux problèmes au Royaume-Uni et en Europe.
« Nous devons faire cet appel progressiste. Mais nous devons, en le faisant, comprendre pourquoi, certainement au Royaume-Uni après 14 ans de chaos et d’échecs, les gens se sentent désabusés par la politique, ramener la politique au service, et continuer à défendre l’idée que la politique est une force pour le bien », a-t-il déclaré.
Le ministre de la diaspora d’Israël, Amichai Chikli, a déclaré être « impressionné » par les positions adoptées par Le Pen, ajoutant que le Premier Ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, semble également « du même avis ».
Le Premier Ministre Polonais, Donald Tusk, a cependant mis en garde contre l’extrême droite. « Ils aiment Poutine, l’argent et le pouvoir sans contrôle. Et ils sont déjà au pouvoir ou y aspirent à l’Est ou à l’Ouest de l’Europe », a-t-il écrit sur un post en ligne.
Le Chancelier allemand Olaf Scholz et son cabinet semblent respecter une interdiction non officielle de commenter les élections étrangères. Cependant, Michael Roth, membre des Sociaux-Démocrates de Scholz, a déclaré que le parti est responsable de ne pas avoir mieux soutenu le président libéral pro-européen en France.
« Nous ne témoignons pas assez de considération aux débats politiques et aux problèmes d’autres pays », a-t-il ajouté, notant que l’alternative à Macron « n’est effectivement plus \[l’ancien Président Français Nicolas\] Sarkozy mais plutôt un nationaliste d’extrême droite comme Marine Le Pen ».
Le leader socialiste espagnol, le Premier Ministre Pedro Sanchez, a déclaré voir un avertissement dans la victoire de l’extrême droite en France.
« La montée de l’extrême droite en France n’est pas sans lien avec ce qui se passe dans d’autres parties du monde – y compris en Espagne – où nous voyons comment, directement ou indirectement, l’extrême droite progresse institutionnellement et dans les sondages d’opinion », a-t-il déclaré lors d’une interview avec le réseau radio Cadena Ser.
Par ailleurs, les marchés français et européens ont bien réagi aux résultats des élections lundi.
Les actions françaises et l’euro ont grimpé, l’indice CAC 40, qui représente 40 des plus grandes sociétés cotées à Paris, a augmenté de 2,7 pour cent à l’ouverture avant de légèrement se calmer.
L’euro, qui avait souffert après l’annonce surprise de Macron à la suite des élections du Parlement européen début juin, a atteint son plus haut niveau par rapport au dollar américain depuis plus de deux semaines.
Les actions européennes ont également été à la hausse, l’indice STOXX 600 européen rebondissant après les pertes de la semaine dernière, en partie en raison de l’impulsion donnée à l’indice CAC 40.
(Al Jazeera)