Les Palestiniens face à la détresse: 100 jours sous les bombes à Gaza
GAZA – Quel a été le moment le plus douloureux pour vous pendant les 100 jours de bombardements israéliens sur Gaza ? La question suscite des réponses similaires auprès des Palestiniens interviewés par Al Jazeera Net, toutes centrées sur l’immense souffrance et tragédie vécue sous les assauts de l’armée d’occupation israélienne. Ce dimanche, 14 janvier 2024, marque le centième jour de l’agression qui a débuté le 7 octobre de l’année dernière.
Pour Madame Fatima Al-Balawi, le jour le plus difficile fut celui où elle a appris le martyre de sa fille, de son mari, et de sa petite-fille dans le quartier de Sheikh Radwan au nord de Gaza, sans avoir pu leur dire adieu, consciente qu’ils n’ont pas bénéficié d’une sépulture appropriée.
Quant à Abdel Hai Abu Al-Qumsan, il déclare que l’instant le plus tragique fut lorsqu’il a été informé du décès d’environ 200 membres de sa famille dans le camp de Jabalia (au nord de la bande de Gaza), y compris ses frères et leurs enfants, effacés comme s’ils n’avaient jamais existé du registre civil.
Madame Reem Hijazi considère que le bombardement de sa région dans le camp de plage au nord de Gaza, soumise à un « barrage de feu, » a causé la destruction de son bloc résidentiel, le martyre d’environ 70 personnes, et le déplacement du reste des habitants du camp, comme le moment le plus dur.
Pour Widad Qandeel, du camp de Maghazi, le souvenir le plus pénible reste celui de la destruction de sa maison sur les têtes de ses occupants, lui causant une fracture du cou et de la colonne vertébrale et résultant en un handicap qui l’empêche de se déplacer, avec à cela le manque actuel d’accès aux soins médicaux nécessaires dans le camp d’hébergement où elle réside.
Le jeune Amir Mansour gardera en mémoire le terrible souvenir de la destruction de sa maison, et des deux heures passées sous les débris, la mort de son père, de deux de ses frères, de sa soeur et de ses enfants, en plus de ses propres blessures et des cicatrices défigurant son visage, et de la fracture de son bras.
Enfin, Ibrahim Mustafa Ibrahim, un citoyen égyptien résidant à Gaza, souligne qu’il n’oubliera jamais le jour où il a dû fuir son village de Juhor al-Deek, situé au sud de la ville de Gaza, en pleine attaque aérienne, emmenant sa famille de 12 personnes parmi les corps et les morceaux de cadavres laissés par l’armée israélienne, sans que personne n’ait été autorisé à les récupérer pour les enterrer dignement.