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Orano, le spécialiste français du nucléaire, a annoncé la suspension de la production d’uranium de sa filiale au Niger, une décision qui prendra effet le 31 octobre prochain. Cette suspension est due à des conditions de travail « fortement dégradées » dans le pays, actuellement sous un régime militaire depuis quinze mois.
Contexte de la suspension
La porte-parole d’Orano a déclaré que l’aggravation des difficultés financières de la Somaïr, installée dans la région d’Arlit au Niger, a contraint l’entreprise à cette décision. La société n’est plus en mesure de « continuer à travailler » dans un environnement aussi incertain. Déjà, en juin, le gouvernement nigérien avait retiré à Orano le permis d’exploitation d’un des plus grands gisements d’uranium au monde, celui d’Imouraren, doté de réserves estimées à 200 000 tonnes.
Impossibilité d’exporter
Orano a précisé que la production de concentré d’uranium sera « à l’arrêt à compter du 31 octobre », rendant impossible l’exportation de cette matière première. Malgré plusieurs tentatives auprès du régime militaire pour résoudre la situation et obtenir des autorisations d’exportation, toutes les propositions ont été ignorées. « Les frontières sont toujours fermées » avec le Bénin, et les alternatives proposées, comme l’exportation par voie aérienne via la Namibie, sont également restées sans réponse.
Conséquences de la situation
Au-delà du 31 octobre, bien que la maintenance des installations se poursuivra, il n’y aura plus de production sur le site. Les autorités nigériennes n’ont pas encore communiqué sur les implications de cette suspension. Cette situation illustre la tension croissante entre le Niger et les entreprises étrangères, notamment à la suite du coup d’État de juillet 2023, qui a vu le pays se tourner vers de nouveaux partenaires comme la Russie et l’Iran, tout en rompant avec la France.