Les ONG condamnent les attaques d’Israël contre leurs équipes à Gaza
Les organisations non gouvernementales humanitaires ont vivement condamné la mort de 7 travailleurs humanitaires, lundi, lors d’une frappe israélienne qu’elles ont qualifiée d’indicatrice des attaques « systématiques » menées par Israël contre les ONG à Gaza. Elles espèrent la mise en place de « mesures » internationales fortes pour éviter de nouvelles tragédies similaires.
Un environnement peu sûr pour les ONG
Selon des représentants de plusieurs de ces organisations interrogés par l’Agence France-Presse, l’attaque ayant entraîné la mort de travailleurs humanitaires occidentaux illustre le fait que les ONG évoluent dans un environnement non sécurisé dans le secteur dévasté et assiégé de Gaza. De nombreuses ONG ont été la cible d’attaques depuis le début de l’agression israélienne sur Gaza il y a environ 6 mois.
Plus de 200 travailleurs humanitaires tués
Depuis le 7 octobre dernier, selon les ONG, plus de 200 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza, dont au moins 165 travaillaient pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Des attaques ciblées et des risques élevés
L’organisation américaine World Central Kitchen, qui a condamné l' »attaque ciblée », a déclaré que ses membres avaient été bombardés après avoir quitté un entrepôt à Deir Al-Balah au centre de la bande de Gaza, où ils avaient distribué plus de 100 tonnes d’aide alimentaire. Les véhicules portant le logo de l’organisation caritative avaient coordonné leur mouvement avec l’armée israélienne.
Les ONG opérant à Gaza tentent de protéger leurs équipes des attaques israéliennes en signalant leurs déplacements et en transmettant les coordonnées de leurs bâtiments à une « plateforme » israélienne, selon Benjamin Gaudin, responsable des opérations au Moyen-Orient pour l’organisation International Medical Corps.
Non-respect du droit international humanitaire
Les risques encourus par les travailleurs humanitaires sont jugés « extrêmement élevés dans certaines zones du sud et du centre de Gaza et inacceptables dans toutes les autres régions », a déclaré Camilla Doulouti de l’ONG Handicap International, dont le siège à Gaza a été bombardé fin janvier.
Elle a ajouté que « cette nouvelle attaque est principalement due au non-respect continu par Israël du droit international humanitaire et à la fourniture insuffisante de protection aux civils, y compris aux travailleurs humanitaires ».
Les dégâts causés aux infrastructures médicales
Parmi les frappes ayant causé de graves dommages à Gaza au cours des six derniers mois, Médecins Sans Frontières a recensé 21 « attaques » ou « incidents » visant des hôpitaux ou des cliniques bénéficiant de son soutien, voire des ambulances.
Claire Magone, porte-parole de cette ONG, a déclaré que « le niveau de danger que nous affrontons à Gaza est sans précédent dans l’histoire de Médecins Sans Frontières », soulignant la mort de 5 employés palestiniens de l’organisation, « soit dans des bombardements israéliens, soit abattus à bout portant à un checkpoint israélien ».