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Nouveau gouvernement en France : 4 scénarios sans majorité absolue
Qui sera le prochain Premier ministre en France? Cette question délicate se pose après le deuxième tour des élections législatives anticipées, qui se sont terminées par des résultats surprenants plaçant le bloc de gauche en tête, suivi par le camp présidentiel, puis par l’alliance du Rassemblement National, l’extrême droite.
La formation du nouveau gouvernement étant conditionnée par l’équilibre des forces politiques au Parlement, le Président français Emmanuel Macron a souligné que « personne n’a remporté » ces élections, exhortant les « forces républicaines » à montrer leur responsabilité « pour construire une majorité forte pour le pays » et à attendre « la structuration du nouveau Parlement pour prendre les décisions nécessaires, conformément à la tradition républicaine ».
Continuité d’Attal
Alors que les forces politiques organisent leurs rangs, Macron a demandé à son Premier ministre « >Gabriel Attal de rester en poste pour continuer à assurer la stabilité du pays. En principe, rien n’oblige le Président à former un nouveau gouvernement ou à demander la démission du gouvernement actuel.
Le secrétaire général du Parti Socialiste, Olivier For, a annoncé précédemment que la gauche proposerait « dans la semaine » un candidat au poste de Premier ministre, tout en soulignant la nécessité d’un accord entre le nouveau Front Populaire sur le choix du candidat entre le Parti Socialiste et le parti La France Insoumise, les deux partis ayant obtenu le plus grand nombre de voix au second tour.
Formation d’une coalition
En l’absence de majorité absolue, il est envisageable de discuter de la formation d’une coalition capable de rassembler plus de 50% des députés derrière un candidat unique au poste de Premier ministre. Cependant, les dirigeants de la gauche ont exclu dès le départ toute alliance avec le camp Macronien ou de droite, tandis que le camp présidentiel considère qu’une alliance avec le parti « La France Insoumise » est improbable.
Malgré la perte d’environ 100 députés par les partisans du Président Macron, ils ont réussi à conserver 168 sièges et certains cherchent aujourd’hui à se rapprocher des Républicains pour former une alliance qui leur permettrait de gouverner, car il est difficile de faire adopter des lois sans une majorité absolue au Parlement.
Gouvernement minoritaire
Renverser un gouvernement dirigé par une petite minorité en adoptant une motion de censure à tout moment est facile, mais un gouvernement sans majorité absolue (289 sièges au Parlement) peut réussir à se maintenir plus longtemps à condition que l’opposition ne parvienne pas à unir ses voix pour le renverser.
Par exemple, le gouvernement Macron a continué depuis 2022 après le rejet par la droite et la gauche des propositions de motion de censure présentées par le parti Rassemblement National dirigé par Marine Le Pen. Cela signifie qu’avec trois grandes et presque égales coalitions, deux tiers d’entre elles doivent entrer en confrontation avec le tiers restant pour le renverser.
En attente d’une solution
Si aucune majorité claire n’est dégagée au Parlement dans les semaines ou les mois à venir, la création d’un gouvernement d’experts sera la dernière option pour proposer des réformes et gérer les affaires intérieures. Cela impliquerait la nomination de personnalités apolitiques dans divers portefeuilles ministériels, principalement des membres de la société civile ou de hauts fonctionnaires gouvernementaux.
Analysant cette hypothèse, Kellani fait remarquer : « Si un gouvernement technocrate est formé et applique exactement les mesures qui seront prises sur une période d’un an, une période relativement courte, je m’attends à ce qu’il dure plus de deux ans d’ici la fin du mandat de Macron, et à ce stade, il peut annoncer une nouvelle dissolution du Parlement avant la fin de son mandat présidentiel directement ».
En conclusion, si les partis politiques ne parviennent pas à unir leurs voix pour choisir un Premier ministre, le pays risque de faire face à un blocage institutionnel qui paralyserait les budgets annuels et l’adoption de nouvelles lois, selon le conférencier.
Kellani estime que « le but ultime est de maintenir les Français en attente pendant deux ans, car Macron n’a aucun intérêt avant cela à obtenir un vote ou à proposer des lois qui pourraient provoquer la colère de la rue ».
Kellani ajoute : « Et alors que Macron ne se représentera pas devant les électeurs plus tard, l’attente permettra au nouveau Président de la République d’obtenir une majorité au Parlement… ».