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Nouvelle-Calédonie : Une situation préoccupante
Jean-Jacques Brot, ancien haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, exprime ses inquiétudes face à la situation explosive actuelle sur l’île. Depuis le début des violences en mai dernier, la vie des 270 000 habitants semble figée dans une spirale insurrectionnelle sans issue.
Un climat de violence persistante
Depuis plus de deux mois, après la démission du gouvernement Attal, aucune initiative politique n’a été mise en place pour apaiser les tensions. Les conséquences économiques sont désastreuses : les institutions issues de l’accord de Nouméa font face à des difficultés financières majeures, et les caisses de sécurité sociale et de chômage sont quasiment à l’arrêt. La circulation est affectée par des blocages, notamment à Saint-Louis, isolant ainsi 12 000 habitants.
Les répercussions tragiques des violences
Les chiffres liés à la crise en Nouvelle-Calédonie sont alarmants. On dénombre déjà treize morts directs, et des milliers de personnes souffrent en raison du manque de soins. De plus, plusieurs églises et lieux symboliques ont été incendiés. Jean-Jacques Brot déplore l’absence de réactions significatives dans le débat public concernant ces incidents, qui devraient susciter une forte indignation.
Appel à l’action immédiate
Pour Brot, la question essentielle est : comment sortir de cette spirale de violence et de haine ? Il souligne que le chaos a débuté il y a quatre mois à Nouméa, exacerbé par des facteurs internes et externes. Ce contexte de décolonisation, qu’il considère comme une guerre larvée, mobilise déjà une partie significative des forces de maintien de l’ordre.
Redéfinir les priorités politiques
Brot appelle le Premier ministre à initier des actions décisives pour restaurer la liberté et la sécurité en Nouvelle-Calédonie. Il insiste sur le fait que rétablir l’ordre nécessite un dialogue ouvert et une médiation, et non uniquement des mesures répressives. Selon lui, le haut-commissaire a les moyens nécessaires pour agir efficacement.
Une révolution des pratiques administratives
L’ancien haut-commissaire propose également de réévaluer les anciennes pratiques qui ont guidé la gestion de la Nouvelle-Calédonie. Il considère que l’accord de Nouméa n’est plus adapté et plaide pour un changement radical de la politique actuelle, en mettant un terme aux transferts de compétences jugés inappropriés.
Impliquer toutes les parties prenantes
Brot évoque également l’idée d’une initiative conjointe des deux Assemblées parlementaires pour construire un nouvel accord. Selon lui, un nouveau cadre doit être établi pour restaurer la gouvernance et la confiance entre les différentes communautés en Nouvelle-Calédonie.
Enfin, il souligne l’importance d’une prise en compte directe par un État fort et solidaire pour garantir le bien-être des Calédoniens et favoriser un avenir pacifique. Avec une approche fondée sur le respect et la dignité des identités locales, la clé du sauvetage de la Nouvelle-Calédonie réside dans un engagement sincère et constructif.