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# Netanyahu face aux manifestants et ultimatum de Gantz et Lapid
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait face à des critiques internes et externes alors que la résistance palestinienne intensifie ses attaques dans la bande de Gaza après plus de sept mois de guerre. Tandis que le ministre de la Défense, Benny Gantz, a menacé de démissionner, le chef de l’opposition, Yair Lapid, a appelé Gantz et Gadi Eisenkot à quitter le gouvernement.
Netanyahu sous pression interne et externe
Gantz a donné à Netanyahu jusqu’au 8 juin pour établir une stratégie claire pour la guerre et les étapes suivantes, sous peine de quitter le gouvernement. Lors d’une conférence de presse samedi soir, Gantz a déclaré qu’une petite minorité contrôlait la direction d’Entité sioniste et la conduisait vers l’inconnu. Il a insisté sur le fait que les ministres du Conseil des ministres devaient se concentrer sur les objectifs principaux : le rapatriement des otages de Gaza, l’érosion du pouvoir du Hamas, le désarmement de Gaza et la création d’une coalition euro-arabe pour gouverner le territoire.
L’ultimatum de Gantz
![Gantz (à gauche) donne jusqu’au 8 juin à Netanyahu pour établir une stratégie claire pour la guerre. (AFP)](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/02/doc-33y38ln-1707132550.jpg?w=770&resize=770%2C578)
Suite aux déclarations de Gantz, le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, a exhorté Benny Gantz et Gadi Eisenkot à quitter immédiatement le gouvernement. « Il n’y a pas besoin de conférences de presse et d’ultimatums vides », a déclaré Lapid, critiquant Netanyahu pour ses mensonges et tromperies, et qualifiant le gouvernement actuel de catastrophe pour Entité sioniste. En parallèle, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a attaqué Gantz, le qualifiant de « petit leader et grand trompeur », affirmant que son objectif principal depuis son entrée au gouvernement était de le démanteler. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a quant à lui demandé à Netanyahu de prendre une décision stratégique pour rétablir le contrôle israélien total sur Gaza. Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a raillé l’ultimatum de Gantz, suggérant qu’il pourrait avancer sa date de démission à demain.
Réactions internes
![Ben Gvir qualifie Gantz de « petit leader et grand trompeur » (AFP)](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/doc-34q877c-1715702202.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Selon Reuters, les déclarations de Gantz illustrent les pressions croissantes sur la coalition israélienne dominée par les partis d’extrême droite. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a également demandé mercredi dernier des clarifications sur les plans post-guerre et a appelé Netanyahu à abandonner l’idée de réoccuper militairement la bande de Gaza. Netanyahu est également sous pression de Washington pour mettre rapidement fin au conflit et éviter une campagne prolongée.
Tensions croissantes
Ces développements surviennent alors que les familles des otages israéliens continuent de manifester, demandant la démission de Netanyahu et la conclusion d’un échange de prisonniers. Ces manifestations ont été réprimées par la police israélienne à Tel Aviv. Des moyens de force, y compris des canons à eau, ont été utilisés contre les manifestants qui bloquaient la rue principale Ayalon, exprimant leur colère et exigeant le retour des otages et un accord avec le Hamas. La résistance palestinienne, pour sa part, continue d’annoncer des opérations réussies contre les forces israéliennes à Jabalia et Rafah, malgré les sept mois de guerre passés.
Pressions populaires
Les manifestations des familles des otages ont reçu le soutien de plusieurs personnalités étrangères. Hillary Clinton, dans un message vidéo diffusé lors d’un rassemblement à Tel Aviv, a appelé à la libération des otages israéliens à Gaza. Elle a soutenu la position du président américain Joe Biden, exhortant à des actions immédiates pour leur rapatriement. Le même message a été véhiculé par l’ambassadeur américain en Entité sioniste, Jack Lew, qui a assuré que les États-Unis continueraient à négocier pour la libération des otages. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a également insisté sur la nécessité pour le Hamas de libérer les otages afin de mettre fin rapidement au conflit.
Soutien international
Après l’entrée des forces israéliennes dans la ville de Rafah à l’extrême sud de Gaza, les négociations, menées par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar pour la libération des otages, ont été interrompues. Merav Zonzein, analyste des affaires israéliennes et palestiniennes à l’International Crisis Group, a déclaré que l’accord de libération des otages avait complètement échoué, atteignant une impasse insurmontable. »En plus des frictions avec les États-Unis et du refus de l’Égypte de faire passer l’aide par le point de passage de Rafah, toutes ces questions ont atteint leur paroxysme. »
L’impasse des négociations