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Un parcours exceptionnel au théâtre pour Michel Blanc
Michel Blanc, figure emblématique du théâtre français, a débuté sa carrière au sein de la troupe du Splendid. Il a poursuivi son chemin sur les planches avec des pièces telles que Art et L’Amour est enfant de salaud. José Paul, metteur en scène, rappelle à quel point Michel savait faire rire avec une élégance rare. Il l’a découvert sur les planches dans Le Père Noël est une ordure, où il avait pris le rôle-titre en remplacement de Gérard Jugnot. Ce dernier se remémore comment, lors d’une reprise de la pièce au Palais des Congrès, 2000 personnes s’étaient déguisées en personnages de l’œuvre, révélant ainsi l’impact durable du Splendid sur le public.
Les débuts du Splendid : une aventure collective
Aujourd’hui presque oubliés, Michel Blanc et ses compagnons de route, tels que Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte, étaient peu connus lors de la création du Splendid et de son café-théâtre. En manque de moyens, ils réaménageaient eux-mêmes leur salle parisienne, peignant les murs et installant le plateau. Les liens tissés dès leurs années au lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, agrémentés des enseignements de Tsilla Chelton et des rencontres avec Coluche, façonnèrent leur ambition : divertir sans quête de célébrité, comme le souligne Gérard Jugnot.
Un acteur aux multiples talents
Bien qu’il ait brillamment brillé au cinéma, incarnant le fameux Jean-Claude Dusse, Michel Blanc ne manquait jamais une occasion de revenir au théâtre. En 1992, il joue dans la pièce Je veux faire du cinéma, où il incarne un scénariste désabusé aux côtés de Michèle Laroque. Son personnage, à l’image de Woody Allen, voit sa vie perturbée par l’arrivée inattendue de sa fille, Judith Godrèche. Michel Blanc s’aventure également dans Le Marchand de Venise de Shakespeare, à l’époque sous la direction de Jean-Luc Tardieu.
Des collaborations mémorables et des récompenses
À cette époque, il reprend le rôle d’Yvan dans la comédie Art de Yasmina Reza, succédant à Pierre Arditi. José Paul évoque un moment marquant lorsqu’il adapte L’Amour est enfant de salaud d’Alan Ayckbourn. Avec finesse, il met en scène la pièce au Théâtre Tristan Bernard, qui récolte neuf nominations aux Molières. Alan Ayckbourn lui-même se dit enchanté par l’adaptation.
Un acteur à la profondeur inégalée
Dominique Besnehard, ancien agent de Michel Blanc, le décrit comme l’Anthony Hopkins français, possédant une dimension tragique capable de bouleverser le public. Il était modeste et pudique, évitant de se confier intimement. Leur collaboration pour le film Je vous trouve très beau a marqué leur relation professionnelle, même si le projet d’inclure Michel dans la série 10% ne s’est finalement pas concrétisé.
Un héritage théâtral indélébile
En janvier 1995, Michel Blanc interprète le rôle de Shylock dans Le Marchand de Venise. Le metteur en scène Jean-Luc Tardieu se souvient de la passion de Blanc pour ce rôle, qu’il avait rêvé de jouer. En plus de son talent scénique, Michel Blanc démontrait un goût certain pour la musique, prenant le temps de jouer sur un piano Steinway entre les représentations.
La dernière grande performance de Michel Blanc sur les planches date de 2005, lorsqu’il adapte Tantine et moi de Morris Panych, une œuvre qui témoigne de sa profonde implication et de son amour pour le théâtre.