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Marruecos impose des restrictions sévères sur les exportations de Melilla, forçant les entreprises locales à chercher des alternatives sur la péninsule ibérique. Ce nouveau développement aggrave une situation économique déjà tendue.
Contexte des exportations de Melilla
Les entrepreneurs de Melilla, une enclave espagnole en Afrique du Nord, se voient contraints d’ouvrir des sociétés en Andalousie pour contourner le blocus imposé par Rabat. Ce dernier considère que les produits originaires de Melilla ne peuvent pas être exportés, car ils sont déjà considérés comme marocains.
Un exemple marquant est celui d’un entrepreneur du secteur textile, dont la marchandise a été renvoyée par les autorités marocaines. « Depuis Beni Ensar, ils m’ont renvoyé le conteneur quand ils ont réalisé que la marchandise était melillense. Ils m’ont dit que ce n’est pas légal d’exporter d’une localité marocaine à une autre », a-t-il expliqué.
Impact sur les entreprises locales
Depuis la fermeture de la frontière terrestre au commerce en août 2018, de nombreux exportateurs de Melilla cherchent à introduire leurs produits via la péninsule, malgré les coûts supplémentaires. De plus, les entrepreneurs sont maintenant forcés de créer de nouvelles entreprises en Andalousie, car Rabat interdit toute opération depuis Melilla.
Enrique Alcoba, président de la Confédération des Entrepreneurs de Melilla, souligne que ces mesures poussent les entreprises à se délocaliser, entraînant des pertes financières dues à la perte de subventions locales, avec une augmentation de 50 % des cotisations pour les travailleurs indépendants et de 25 % pour l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Réactions politiques et situation actuelle
Les entrepreneurs expriment leur frustration face à l’inaction du gouvernement espagnol. Amin Azmani, député, a déclaré : « C’est une honte. Marruecos ne permet absolument rien. Melilla et Ceuta soignent depuis des décennies des urgences et des accouchements de voisins marocains. » Les appels à l’aide pour défendre les intérêts de Melilla à l’échelle européenne se multiplient.
La situation demeure précaire, avec des entreprises craignant des représailles si elles s’expriment publiquement. Quatre entrepreneurs ayant déménagé en Andalousie ont choisi de ne pas parler de leur situation, accentuant l’atmosphère d’incertitude qui règne autour de cette crise économique.
Conséquences à long terme
La pression sur Melilla et Ceuta s’intensifie, créant un environnement économique alarmant. Enrique Alcoba dépeint une image sombre : « Sans douane commerciale, sans régime de voyageurs, sans tourisme et sans acheteurs marocains, et on exige un visa pour entrer à Melilla. » La communauté locale s’inquiète de l’avenir de ses échanges commerciaux et de sa survie économique.