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Marine Le Pen jugée pour détournements de fonds publics européens
À partir de ce lundi, vingt-six personnes, y compris le Rassemblement national en tant que personne morale, sont jugées pour des détournements de fonds publics européens, complicité et recel. Ces délits peuvent entraîner des peines d’inéligibilité.
Le procès des assistants parlementaires
Le premier face-à-face a eu lieu entre Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), et la présidente de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Bénédicte de Perthuis, ce lundi 30 septembre. Cette audience marque l’ouverture du procès concernant les assistants parlementaires du Front national, précurseur du RN. Les prévenus ont été appelés à se présenter devant le tribunal.
Les accusations contre Marine Le Pen
Marine Le Pen est accusée de détournement de fonds publics européens en tant qu’ancienne eurodéputée et pour complicité dans cette affaire en tant qu’ex-présidente du parti d’extrême droite. Elle risque jusqu’à dix ans de prison, une amende d’un million d’euros, ainsi qu’une inéligibilité pouvant aller jusqu’à dix ans. Lors de ce premier échange, elle a assuré : « Je répondrai à l’intégralité des questions que le tribunal voudra bien me poser ».
Déclarations avant le procès
Avant le début de l’audience, Marine Le Pen a exprimé sa sérénité face à ce procès. Elle a également précisé que le parti n’avait violé aucune règle politique ou réglementaire du Parlement européen, déclarant : « Vous entendrez tous nos arguments, extrêmement sérieux ». Son apparition devant les médias a été brève, car elle a refusé de répondre aux questions des journalistes, préférant se concentrer sur la défense de son dossier dans la salle d’audience.
Le système de détournement mis en cause
La justice reproche au Rassemblement national, ainsi qu’à ses membres, d’avoir orchestré un système de détournement des enveloppes de 21 000 euros allouées chaque mois par l’Europe à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Selon l’accusation, ces assistants travaillaient en réalité pour le Front national. Le préjudice estimé par le Parlement européen s’élève à 3 millions d’euros.
Les autres prévenus et l’état de santé de certains
Parmi les prévenus figurent plusieurs figures du parti, dont Jean-Marie Le Pen, qui a vu son cas disjoint en raison de son état de santé. D’autres prévenus comprennent d’anciens eurodéputés et des assistants parlementaires, tels que Nicolas Bay et Julien Odoul. L’affaire implique également des responsables financiers du parti, comme Charles Van Houtte, ex-comptable du FN, et Wallerand de Saint-Just, ancien trésorier.
Ligne de défense distincte
Dès le premier jour d’audience, Marine Le Pen et ses co-prévenus ont annoncé une stratégie de défense différente de celle adoptée par d’autres partis, notamment le MoDem, impliqué dans une affaire similaire. Contrairement à ces derniers, les cadres du RN affirment la liberté d’employer des assistants pour des activités politiques du parti, soulignant le travail réalisé par leurs collaborateurs.
Le procès, qui devrait durer deux mois, marque une étape décisive pour le Rassemblement national, avec des enjeux importants liés à une éventuelle condamnation, qui pourrait affecter le calendrier de son plan de désendettement.