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Des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Tbilissi, la capitale de la Géorgie, samedi soir, pour la troisième nuit consécutive. Ces manifestations, en faveur de l’Europe, font suite à la décision du gouvernement de retarder le début des négociations d’adhésion à l’Union Européenne jusqu’en 2028, une décision qui suscite des accusations de proximité avec la Russie.
Contexte des manifestations
La Géorgie, située dans le Caucase et bordée par la mer Noire, traverse une période de turbulences depuis les élections législatives du 26 octobre, où le parti au pouvoir, le « rêve géorgien », a été accusé par l’opposition pro-européenne, ainsi que par la présidente Salomé Zourabichvili, de fraudes électorales.
Les manifestations ont été précédées par des interventions policières lors des rassemblements de jeudi et vendredi, où la police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes, entraînant l’arrestation d’environ 150 personnes.
Les revendications des manifestants
Les manifestants, qui brandissaient des drapeaux de l’Union Européenne ainsi que ceux de la Géorgie, expriment leur inquiétude quant à leur avenir. Anna Kolachvili, une manifestante de 22 ans, a déclaré : « Mon avenir dépend de ce que la Géorgie décidera maintenant. »
La ministre de l’Intérieur a annoncé que 150 personnes avaient été arrêtées pour avoir défié des ordres légaux de la police, tandis que 42 agents de police ont été blessés lors des affrontements.
Réactions officielles
La présidente Zourabichvili a affirmé qu’elle ne quitterait pas ses fonctions comme prévu le 14 décembre et a souligné que son mandat se poursuivrait tant que de nouvelles élections n’étaient pas organisées.
Les États-Unis ont également condamné l’usage excessif de la force par la police lors des manifestations et ont suspendu un programme de partenariat avec la Géorgie.
Les promesses du gouvernement
Le Premier ministre Irakli Garibashvili a déclaré que la Géorgie ne commencerait pas les pourparlers d’adhésion à l’Union Européenne avant 2028, ce qui a provoqué une réaction immédiate de l’opposition et des manifestations dans les rues. Il a par la suite accusé l’ambassadeur de l’Union Européenne et l’opposition de déformer ses propos, affirmant que l’adhésion à l’UE reste une « priorité » pour lui d’ici 2030.
Support à la résistance
La présidente a exprimé son soutien à la « résistance » qui a vu des milliers de personnes se rassembler contre la décision du gouvernement. Dans un discours télévisé, elle a déclaré : « La résistance a commencé… Je suis solidaire avec elle. » Elle a ajouté que la Géorgie doit rester unie pour atteindre ses objectifs d’adhésion à l’UE et pour organiser de nouvelles élections.
Les craintes face à la Russie
De nombreux Géorgiens perçoivent la Russie, qui a envahi leur pays en 2008, comme une menace. L’opposition accuse le gouvernement « rêve géorgien » de s’éloigner de l’objectif d’adhésion à l’Union Européenne tout en cherchant à se rapprocher de Moscou.