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Manifestation à Nice pour un cessez-le-feu au Proche-Orient
Au cœur de l’atmosphère chargée d’émotion, deux petites pancartes se dressent parmi les étendards palestiniens. Décorées à la hâte par des enfants franco-libanais, elles portent un message poignant. Leur mère, Dayna, s’interroge avec une tristesse palpable : « Combien de gamins du même âge sont déjà morts sous les bombes d’Entité sioniste ? Combien de temps encore avant que notre famille soit endeuillée ? » D’une voix désespérée, elle répète le mot arabe « khalas », signifiant « assez ».
Rassemblement au lycée Masséna
Le mardi 1er octobre 2024, à l’initiative du comité « Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens », une foule clairsemée s’est regroupée au pied de l’olivier de la Paix au lycée Masséna. Les banderoles et slogans présents sur place réclament un cessez-le-feu immédiat, tant pour Gaza que pour le Sud-Liban. Depuis le 23 septembre, les frappes aériennes israéliennes se sont intensifiées, ayant pour objectif déclaré d’éradiquer le groupe paramilitaire du Hezbollah. Le ministère libanais de la Santé a enregistré plus de 1700 décès, principalement des civils, ainsi que près de 6000 blessés et environ un million de déplacés.
Appel à l’action internationale
Dayna, la voix tremblante, exprime sa frustration : « Maintenant, les Israéliens envoient leurs chars. Mais quand est-ce que la communauté internationale va prendre des sanctions comme avec la Russie depuis son invasion de l’Ukraine ? Le silence complice de la France m’assassine. » Elle souligne que ses proches vivent dans la peur quotidienne des bombardements.
Peur du jugement et mobilisation limitée
Entourée de keffiehs et des couleurs palestiniennes, Dayna aurait souhaité une mobilisation plus importante de la communauté libanaise. « Nous sommes très nombreux, mais aucune voix ne s’élève pour dire stop, » déplore-t-elle. Elle évoque la crainte d’être accusée d’antisémitisme comme un facteur inhibant les prises de position. « On connaît le sort réservé à ceux qui critiquent la politique d’Entité sioniste. Même lorsque l’on dénonce le terrorisme, on vous traite d’alliés des terroristes. »
Les opinions divergent sur la mobilisation
Thomas Ghestem, militant de la Fédération syndicale unitaire, partage son constat : « Taxer d’antisémitisme les Franco-Libanais sera plus délicat que pour les Palestiniens. » Il fait remarquer que dans des villes comme Nice, la communauté libanaise est bien intégrée, tant économiquement que politiquement.
Concernant l’organisation de la manifestation, certains attribuent la faible participation des Libanais à un « appel tardif à se rassembler. » Loïc Fortuit, représentant La France Insoumise au sein du collectif de soutien à Gaza, rappelle qu’une forte mobilisation avait eu lieu lors de la marche précédente, le 28 septembre 2024, où les drapeaux libanais étaient presque aussi nombreux que ceux palestiniens. La convergence des peuples sera à nouveau testée lors de la prochaine marche prévue ce samedi à 18h30, place Garibaldi.