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Maison du Maroc : Centre culturel marocain au cœur de Jérusalem
Le Maison du Maroc, un monument architectural historique et culturel, est situé au cœur de la vieille ville de Jérusalem. Il s’agit d’un bâtiment ancien, à quelques mètres de la Mosquée Al-Aqsa, qui faisait autrefois partie du complexe des Zawiya Naqshbandiya Bakeeriya. Acquis par l’Agence Bayt Mal Al-Quds auprès d’une famille de Jérusalem avec le soutien financier du Royaume du Maroc à l’époque du feu Roi Hassan II, il a été restauré et réhabilité sous le règne du Roi Mohammed VI.
Converti en un centre culturel, le bâtiment met en valeur l’histoire du patrimoine marocain à Jérusalem, renforçant les liens profonds entre Marocains et Palestiniens. Il est le premier centre culturel marocain à Jérusalem, et le plus grand centre culturel arabe en Palestine qui mêle l’identité marocaine et les arts architecturaux locaux.
Emplacement
La Maison du Maroc est située au cœur de la vieille ville de Jérusalem, à l’intersection de la Via Dolorosa et de la porte Bab Al-Ghawanima, l’une des portes de la Mosquée Al-Aqsa. Elle tire son nom de Ghannam Ben Ali, descendant d’une famille marocaine arrivée en Palestine de la région de Ghomara, entre les villes de Tanger et Tétouan, en 558 de l’Hégire à l’époque du sultan Saladin.
Le centre « Maison du Maroc », s’étendant sur 3 000 mètres carrés répartis sur 3 étages, a été construit sur les pierres originales fondées sur les bases de la vieille Jérusalem, remontant à l’époque pré-byzantine et romaine. Il se dresse au milieu de nombreux monastères soufis, des églises importantes et des sites archéologiques chrétiens, à quelques pas de la vénérée Mosquée Al-Aqsa.
La Maison du Maroc, ou le Centre Culturel Marocain, se trouve à l’entrée de la Via Dolorosa, considérée comme une voie sainte pour tous les chrétiens du monde. Plus précisément, elle est au cœur de la deuxième station de la Via Dolorosa, où les chrétiens croient que les soldats ont chargé Jésus de porter la croix. Le bâtiment est à moins de 50 mètres de la première station, située au prétoire de Pilate, que les chrétiens affirment avoir prononcé la condamnation de Jésus. La plupart des historiens pensent que ce prétoire se trouvait à l’emplacement actuel de l’école Omaryya voisine du Centre Culturel Marocain.
Le choix de l’emplacement du Centre Culturel Marocain revêt une signification sociale et religieuse profonde, symbolisant les valeurs de la fraternité entre les mondes islamique et chrétien, selon ses responsables.
Histoire du bâtiment
L’histoire de la possession de ce bâtiment historique par le Royaume du Maroc a commencé en 1998 lorsque le leader palestinien Faisal Al-Husseini a soumis la demande au feu Roi Hassan II lors d’une de ses visites au Maroc.
Le Roi défunt a approuvé l’idée et a donné des instructions pour l’achat de la propriété à une famille de Jérusalem, renforçant ainsi la présence marocaine dans ce site archéologique qui attire des milliers de chrétiens du monde entier.
En 2008, sous les directives du Roi Mohammed VI, l’Agence Bayt Mal Al-Quds a entamé la restauration du bâtiment après avoir réalisé des études techniques confiées à un bureau de consultation composé d’ingénieurs palestiniens et marocains.
Ce processus a pris le temps nécessaire et s’est achevé en 2016 avec l’ajout d’éléments marocains à certaines parties du bâtiment, en parfaite harmonie avec l’architecture locale.
Le coût de l’acquisition du bâtiment s’est élevé à environ 5 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 3 millions de dollars pour couvrir les dépenses de restauration et d’aménagement, le rendant prêt à accueillir les créations et activités artistiques des artistes marocains, palestiniens et d’autres encore.
Installations de la Maison du Maroc
Le visiteur de ce centre est accueilli par une entrée ornée de portes en bois sculpté. Le bâtiment comprend plusieurs installations, dont la salle de la Saqiya Al-Hamra, qui abrite une galerie d’art contemporain d’artistes marocains et palestiniens.
À sa droite se trouve le Musée de la Maison du Maroc avec ses grottes et ses cryptes, et à gauche, le pont en verre donnant sur une grotte contenant la ‘Pierre Mère’ témoignant de l’histoire et de la valeur historique de cet endroit.
Le centre comprend également un salon principal meublé selon le style traditionnel marocain avec des tapis tissés par des mains marocaines, offrant un espace paisible aux visiteurs du salon de lecture face au salon principal, alliant plaisir de la lecture et dégustation de thé marocain.
Non loin de la bibliothèque – qui compte environ 5000 titres couvrant des domaines tels que la pensée, la littérature, la jurisprudence, l’histoire, les sciences, la philosophie, etc. – se trouve l’espace de Dar Al-Salam orné de tableaux artistiques en zellige marocain et bois sculpté, où des conférences et forums culturels sont organisés.
Au deuxième étage du bâtiment se trouvent plusieurs salles et espaces spacieux portant des noms historiques marocains tels que Tanger, Wili, Anjad, et Zaiane, équipées des dernières installations électroniques et audiovisuelles pour organiser des événements culturels et artistiques. Ces salles sont isolées acoustiquement de l’extérieur.
Le troisième étage abrite les bureaux administratifs du Centre Culturel Marocain, aménagés dans un style moderne et fonctionnel, à sa droite s’étend un espace extérieur en face du minaret de Bab Al-Ghawanima construit à l’époque mamelouke, orné de fontaines traditionnelles en zellige imitant les anciennes maisons du Maroc, créant un café culturel offrant une vue magnifique où les amateurs d’art, de littérature et de cuisine marocaine authentique se rencontrent.
Dépassant du bâtiment, l’Arc de la Victoire ou l’arc d’Okouhomo relie la Maison du Maroc à l’église des religieuses sionistes voisine, le long de la Via Dolorosa.
Conclusion
Le Maison du Maroc, véritable joyau architectural et culturel, se dresse comme un pont entre les cultures marocaine et palestinienne, offrant un espace qui incarne les valeurs de partage, de fraternité et de compréhension mutuelle. Ce centre unique en son genre est un témoignage vibrant de l’histoire et du patrimoine partagé entre les deux peuples, consolidant ainsi les liens et l’amitié entre le Maroc et la Palestine.