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Depuis plusieurs mois, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en France semble avoir perdu de sa vigueur, comme si ces questions étaient devenues des enjeux politiques au lieu d’être des priorités des politiques publiques. En effet, depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël, survenue le 7 octobre 2023, les actes antisémites et racistes ont fortement augmenté, mais le poste de délégué interministériel chargé de ces questions reste vacant.
Un vide inquiétant au sein de la Dilcrah
Le poste de délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) est inoccupé depuis le 26 juin. Cette vacance s’est produite peu avant des élections législatives anticipées, générant des inquiétudes quant à l’avenir des financements accordés à cette institution. Olivier Klein, nommé au rectorat de Strasbourg, a laissé les associations antiracistes dans un état de stupéfaction face à l’absence de mesures concrètes dans un contexte de montée des haines identitaires.
Des statistiques alarmantes
Les dernières statistiques du ministère de l’Éducation nationale, publiées au début d’octobre, révèlent plus de 3 600 actes racistes et antisémites recensés à l’école pour l’année scolaire 2023-2024. Les actes antisémites ont été multipliés par plus de quatre, tandis que les actes racistes ont plus que doublé par rapport à l’année scolaire précédente.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme a également observé une augmentation de 121 % des signalements de faits antisémites et de 127 % dans les établissements scolaires, signalant une préoccupation croissante. Mario Stasi, président de la Ligue, a exprimé son inquiétude face à ce *« vide d’incarnation et d’action »* de la puissance publique.
Manque de coordination et d’initiative
Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, souligne le manque d’interlocuteurs stables de haut niveau et dénonce des comportements politiques jugés indignes. Yossef Murciano, nouveau président de l’Union des étudiants juifs de France, partage son désarroi : *« Il ne se passe rien, aucune politique d’ampleur n’est pensée »*. Selon lui, le discours autour de l’antisémitisme est présent dans les débats politiques, mais manque de réelles actions concrètes.