L’opposition en Tunisie réclame des élections présidentielles équitables
Les partisans du Front du Salut, l’opposition au président Kaïs Saïed, ont manifesté aujourd’hui à Tunis, la capitale, pour demander la purification du climat politique, la fixation de la date des élections présidentielles et la garantie d’élections démocratiques et équitables qui sont constitutionnellement prévues pour l’automne prochain.
Les protestataires ont scandé des slogans exigeant la destitution du président Saïed, tels que « Le peuple veut destituer Kaïs Saïed », et d’autres condamnant ce qu’ils considèrent comme un resserrement de l’emprise sécuritaire, comme « Libertés, libertés, État policier synonyme de mort », et d’autres encore dénonçant l’emprisonnement des opposants, tels que « Pas de justice, pas de loi, les honnêtes gens en prison ».
Les manifestants ont brandi des photos des prisonniers politiques arrêtés depuis février 2023 pour « complot contre la sûreté de l’État », certains exprimant leur intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles, notamment avec la fin du mandat présidentiel de Kaïs Saïed en octobre de l’année prochaine.
Crise de légitimité
Dans ce contexte, le chef du Front du Salut, Najib Chaabane, déclare à Al Jazeera Net que la manifestation « vise à faire pression sur le pouvoir pour cesser ses violations contre les opposants et garantir les garanties démocratiques pour aller vers des élections libres où les chances des candidats sont équitables, afin que le pays n’entre pas dans une crise de légitimité accrue ».
Chaabane estime que la Tunisie est engagée dans une voie putschiste depuis la déclaration du président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021 de ses mesures exceptionnelles, qui ont dissous le Parlement, abrogé la Constitution de 2014 et instauré un nouveau document remplaçant le régime parlementaire précédent par un régime présidentiel lui accordant des pouvoirs exécutifs forts.
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