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<h2>L’ONU débat du retrait de sa mission en Irak</h2>
<p>Un nombre de membres du Conseil de sécurité, y compris la Russie et la Chine, ont soutenu jeudi la demande de Bagdad de mettre fin à la mission des Nations Unies en Irak (UNAMI) d’ici l’année prochaine, bien que Washington n’ait pas immédiatement appuyé cette initiative.</p>
<p>Abbas Kazem Al-Fatlawi, vice-représentant permanent de l’Irak auprès de l’ONU, a renouvelé devant le Conseil hier la demande de son pays à l’organisation internationale de terminer sa mission politique d’ici fin 2025, affirmant que « la mission a atteint ses objectifs ».</p>
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<h2>Soutien international</h2>
<p>Le représentant russe, Vassily Nebenzia, a appuyé cette perspective, affirmant que « les Irakiens sont prêts à assumer la responsabilité de l’avenir politique de leur pays ».</p>
<p>Il a ajouté que « les problèmes restants ne doivent pas être une excuse pour que la mission des Nations Unies reste indéfiniment dans le pays ».</p>
<p>Geng Shuang, vice-représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, a souligné que, dans le cadre du renouvellement annuel de la mission, dont le mandat expire fin mai, le Conseil devait « proposer un plan pour assurer un retrait progressif et une transition en douceur vers un retrait final ».</p>
<p>Étant donné que les missions des Nations Unies ne peuvent opérer qu’avec l’accord du pays hôte, la Grande-Bretagne et la France ont également exprimé leur soutien à cette évolution dans le partenariat entre l’Irak et l’ONU.</p>
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<h2>Position des États-Unis et rôles restants</h2>
<p>La position des États-Unis a été plus ambiguë, la représentante Linda Thomas-Greenfield ayant déclaré que la mission des Nations Unies avait encore un « travail important à accomplir », sans faire référence à la demande de Bagdad.</p>
<p>Thomas-Greenfield a souligné le rôle central de la mission dans de nombreuses questions politiques cruciales, telles que le soutien à l’organisation des élections et le renforcement des droits humains, bien que l’Irak ait clairement demandé que la mission se concentre davantage sur les questions économiques.</p>
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<h2>Défis et progrès</h2>
![Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Irak. Crédit : Office de l’ONU via Twitter](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2022/05/image1024x768_auto_x2.jpg?w=770&resize=770%2C513)
<p>Sans commenter directement la demande de Bagdad, Jeanine Hennis-Plasschaert, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Irak, a décrit un Irak qui « semble différent du pays où l’UNAMI a été déployée pour la première fois il y a environ 20 ans ».</p>
<p> »Aujourd’hui, si je puis dire, nous voyons un Irak en évolution », a-t-elle ajouté, tout en évoquant divers défis persistants, tels que la corruption et la question des factions armées opérant en dehors du contrôle de l’État.</p>
<p>Elle a estimé que « le moment est venu de juger le pays d’après les progrès réalisés et de tourner la page des images sombres du passé de l’Irak ».</p>
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<h2>Évaluation et recommandations pour l’avenir</h2>
<p>Dans une évaluation demandée par le Conseil en mars dernier, le diplomate allemand Volker Perthes a déclaré que la mission des Nations Unies en Irak, qui comptait plus de 700 employés jusqu’à la fin de 2023, « paraît dans sa forme actuelle trop vaste ».</p>
<p>Perthes a préconisé que la mission commence à transférer ses responsabilités aux institutions nationales et à l’équipe de l’ONU dans le pays de manière responsable, organisée et progressive, selon un calendrier convenu.</p>
<p>La mission, créée par le Conseil de sécurité en 2003 à la demande du gouvernement irakien, renforcée en 2007 et renouvelée annuellement, a pour mandat de fournir un soutien au gouvernement irakien pour promouvoir le dialogue politique inclusif, la réconciliation nationale, organiser des élections et effectuer des réformes sécuritaires.</p>
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