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L’Iran adopte-t-il une stratégie de recul héroïque face à Israël

par Sara
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L'Iran adopte-t-il une stratégie de recul héroïque face à Israël

L’Iran adopte-t-il une stratégie de recul héroïque face à Israël

Avec l’allongement de la réponse iranienne à l’assassinat du dirigeant de Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, l’attaque militaire menée par le Hezbollah libanais contre Israël a soulevé des interrogations dans les cercles politiques concernant la raison pour laquelle Téhéran a tardé à exécuter la « punition sévère » qu’il avait promise à Tel-Aviv.

Après 26 jours depuis la violation de la souveraineté iranienne, où la direction iranienne avait alors imputé au « entité sioniste » la responsabilité de l’assassinat de Haniyeh, certains analystes politiques estiment que la République islamique pourrait adopter une stratégie de « recul héroïque », étant donné que son attaque militaire d’avril n’a pas été efficace pour dissuader Israël.

La flexibilité et l’héroïsme

Ali Khamenei, le Guide suprême, lors de la réception d’un groupe de familles de martyrs ce mois-ci, a déclaré que « l’ennemi » cherche, par la guerre psychologique, à engendrer peur et recul. Il a affirmé que « le recul non tactique dans n’importe quel domaine -qu’il soit militaire, politique, médiatique ou économique- entraîne la colère de Dieu ». En revanche, il a également précisé que « parfois, le recul peut être tactique et, dans d’autres cas, c’est un développement d’une tactique, et cela n’est pas mal. »

Cependant, d’autres voix soulignent une confusion entre les deux concepts, soulignant que le terme flexibilité héroïque provient de la lutte sportive et implique de tromper l’adversaire. Ici, Khamenei n’a pas voulu signifier que le recul était son intention initiale.

Perspectives sur le retard de la réponse

Abou al-Fazl Zahra Wand, membre de la Commission de la sécurité nationale du parlement iranien, estime que Khamenei faisait référence à la nécessité de changer ou de développer les tactiques tout en soulignant la flexibilité sur le moment de la vengeance. Il a également affirmé que la mise en œuvre d’une seconde opération, l’Opération de la promesse sincère, est inévitable.

Il explique que l’impact sur la sévérité et l’étendue de la réponse iranienne aurait pu être influencé par les négociations du cessez-le-feu à Gaza, et que son pays s’est efforcé de ne pas perturber ces discussions par un acte précipité.

Les conséquences d’un changement stratégique

Le député iranien souligne que des résultats favorables sont à attendre de la nouvelle opération, qui pourrait renforcer la puissance de dissuasion de l’Iran à un niveau comparable aux grandes puissances. Selon Wand, le déploiement de flottes maritimes et d’escadrons aériens occidentaux ne servirait à rien pour intercepter l’attaque iranienne, et que la moindre erreur de leur part pourrait transformer leurs porte-avions et bases militaires en cibles légitimes.

Il met en garde que le « axe sioniste-américain » continue à commettre des erreurs, notamment en ce qui concerne la guerre à Gaza, malgré la flexibilité qu’a montrée l’Iran ces dernières semaines.

Les justifications du retard

Les observateurs de la scène iranienne savent qu’il n’y a pas de recul tactique dans le discours de sa direction religieuse, mais plutôt une réorganisation pour se préparer à ouvrir un nouveau front ou renforcer un autre. Cela soulève la question des raisons du retard de la réponse iranienne et de son lien avec la politique de patience stratégique adoptée par Téhéran.

Ali Reza Taqvi Nia, chercheur politique, pense que ce retard a ses raisons, notamment la transition politique en cours suite à la démission de l’ancien président Ibrahim Raïssi, et le souci de Téhéran de garantir la sécurité pendant la visite religieuse des millions de musulmans à l’occasion de l’Arbaïn.

Anticipations et avenir

Dans ce contexte, Taqvi Nia souligne que l’Iran agit selon ses politiques supérieures pour gérer le conflit, ce qui l’oblige à organiser ses priorités et à élaborer des tactiques alternatives pour divers scénarios. Il évoque également la nécessité de se préparer à tous les scénarios, soulignant que certains rapports font état d’un « réaménagement des alliés de l’Iran sur divers fronts ».

Il est aussi pertinent de noter que Téhéran ne cherche pas à répéter le scénario de l’Opération de la promesse sincère, envisagée cette fois-ci dans le cadre des scénarios déjà préparés pour le « conflit continu contre l’entité occupant Al-Aqsa ».

Une opportunité à saisir

Les analystes iraniens avertissent que le moment est crucial pour Khamenei qui doit montrer sa force face à l’axe sioniste-américain. Ce dernier représente une opportunité pour mettre l’accent sur la question palestinienne et exploiter les circonstances présentes pour infliger une pénalité à Israël, prenant en compte la dynamique des élections américaines de 2024.

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