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Les tensions économiques en Allemagne s’intensifient autour des propositions du ministre des Finances, Christian Lindner. Au cœur du débat, les critiques fusent de la part des partis de la coalition, notamment les Verts et le SPD, qui dénoncent les répercussions potentielles de ses idées sur le budget et la politique économique du pays.
Critiques des propositions de Lindner
Andreas Audretsch, vice-président du groupe parlementaire des Verts, a qualifié l’initiative de Lindner de « Nebelkerze » (fumigène), soulignant l’urgence pour le ministre de se concentrer sur le budget. « La Lindner-Lücke est déjà dans les dizaines de milliards d’euros », a-t-il déclaré, faisant référence au déficit budgétaire croissant qui pourrait être aggravé par d’éventuelles baisses d’impôts. Audretsch appelle à des « propositions constructives » de la part du ministère des Finances.
Réactions de la SPD
Le député du SPD, Nils Schmid, a qualifié le document de Lindner de « phraséologie néolibérale » et a critiqué l’absence de réponses aux questions pressantes, telles que la réduction du prix de l’électricité pour les industries. Schmid a ajouté que certaines propositions de Lindner étaient incompatibles avec le contrat de coalition. Matthias Miersch, secrétaire général du SPD, a également insisté sur la nécessité d’une coopération constructive pour stabiliser l’économie.
Propositions de Lindner
En plein conflit sur la politique économique, Lindner a présenté un document de principes aux partenaires de la coalition, appelant à une « réforme économique » avec une révision fondamentale des décisions politiques. Ce document de 18 pages contient des mesures controversées, telles que la suppression de la surtaxe de solidarité, et remet en question plusieurs initiatives législatives convenues.
Réactions au sein de la coalition
Le chef du groupe FDP, Christian Dürr, a décrit l’offre de Lindner comme « honnête » et conforme aux attentes des entreprises. Selon lui, il est essentiel d’engager un dialogue au sein de la coalition à ce sujet. En revanche, Michael Groß, président de l’Arbeiterwohlfahrt, a critiqué Lindner pour sa « politique clientéliste » qui, selon lui, pénaliserait les ménages à faible revenu tout en favorisant les plus riches.
Réactions du monde entrepreneurial
Du côté des entreprises, les idées de Lindner ont reçu des échos positifs. Dirk Jandura, président du BGA, a affirmé qu’elles représentent un véritable progrès pour le Mittelstand allemand. Il a plaidé pour des allégements fiscaux et des réductions pour toutes les entreprises, plutôt que des subventions ciblées. Cependant, il a également mis en avant l’importance de passer à l’action rapidement, car les entreprises ont besoin de résultats tangibles.
Appels à des élections anticipées
Markus Söder, ministre-président de Bavière, a exigé des élections anticipées, déclarant que la situation actuelle est une « blamage » pour l’Allemagne. Carsten Linnemann, secrétaire général de la CDU, a également appelé à la dissolution de la coalition, affirmant que le pays ne peut plus supporter cette « gouvernance instable ».