Ligue des Champions : un changement audacieux par l’UEFA
Le tirage au sort de la Ligue des Champions se tiendra ce jeudi à 18 heures. Avec l’introduction d’une nouvelle formule impliquant 36 clubs, la suppression des phases de groupes et l’adoption d’un format de championnat, l’UEFA prend un risque significatif. Cette initiative, complexe à appréhender, est une réponse nécessaire à l’évolution du paysage du football.
Un lifting inattendu pour la Ligue des Champions
Cette saison, le visage de la Ligue des Champions subit une transformation majeure. Le nouveau format, qui intégrera 36 équipes, vise à séduire davantage les amateurs de football tout en augmentant les revenus, passant à 2,467 milliards d’euros à partager entre les clubs, contre 2,032 milliards auparavant. Selon Vincent Chaudel, co-fondateur de l’Observatoire du sport business, cette démarche est clairement influencée par la crainte d’une Super League.
La menace persistante de la Super League
Pour rappel, trois ans en arrière, douze grands clubs européens avaient tenté de fonder une compétition concurrente afin d’accroître leurs profits. L’UEFA avait été critiquée pour sa gestion des richesses générées par le football. Bien que le projet ait échoué rapidement en raison de la réaction négative des supporters, l’inquiétude demeure. Chaudel souligne que ce projet offrait des perspectives de revenus nettement supérieures à ce que procure la victoire en Ligue des Champions.
Face à la réaction des clubs et aux avertissements des instances telles que la Cour de justice de l’UE, qui a affirmé que rien ne pourrait empêcher la création d’une nouvelle compétition, l’UEFA n’a eu d’autre choix que d’agir. La nouvelle formule, avec plus de matches, pourrait être perçue comme une manière de générer davantage de revenus, que ce soit par la billetterie ou les droits de diffusion.
Une formule mêlant politique et économie
Si cette initiative connaît un échec, l’UEFA aura du mal à revenir sur ses décisions, les droits télévisuels étant déjà vendus jusqu’à la fin de la saison 2027. Comme le note Chaudel, nous sommes engagés dans un cycle de trois ans qui pourrait offrir à A22, le promoteur de la Super League, l’opportunité de proposer un modèle plus cohérent. La tendance vers une compétition semi-fermée pourrait bien se dessiner, reprenant des éléments des ligues sportives nord-américaines, tout en s’éloignant de la culture footballistique européenne.
La tentative actuelle de l’UEFA d’instaurer un système qui allie des aspects politiques et économiques pourrait ne pas donner les résultats escomptés. L’incertitude quant à l’acceptation de ce format par le public reste forte, et le compromis de l’UEFA pourrait bien avoir ses limites dans le contexte du football européen.