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À l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la force de paix de l’ONU à Chypre, plus d’une centaine de vétérans canadiens, dont Michelle Angela Hamelin, se sont réunis pour honorer cette mission historique. Hamelin, qui a servi en tant que casquée de l’ONU en 1986, se souvient avec émotion de l’intensité des sentiments des habitants face aux tensions persistantes sur l’île ethnoculturellement divisée.
Une mission marquante
Pour Hamelin, son déploiement à Chypre a été l’occasion de constater la colère des Chypriotes grecs, qui manifestaient contre la première visite d’un chef de gouvernement turc sur l’île. « C’était quelque chose qui m’a vraiment marquée à cause de cette colère et des gens », a-t-elle déclaré. Ce souvenir demeure gravé dans sa mémoire, alors qu’elle faisait partie des premiers Canadiens à intervenir dans le cadre de la force de maintien de la paix de l’ONU, connue sous le nom d’UNFICYP.
Contexte historique
La mission de l’UNFICYP a été mise en place en 1964 pour apaiser les hostilités entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs, une décennie avant l’invasion turque qui a divisé l’île. À l’époque, les tensions étaient encore vives, et les Canadiens faisaient partie des premiers à rejoindre cette force, avec plus de 28 000 militaires ayant servi à un moment ou un autre.
Bien que le Canada ait retiré presque tous ses casques bleus en 1993, une présence canadienne subsiste toujours sur l’île.
Les défis sur le terrain
En 1986, Hamelin patrouillait dans la zone tampon contrôlée par l’ONU, où elle logeait dans l’ancien hôtel Ledra Palace, devenu une caserne. Les murs de l’hôtel, marqués par des impacts de balles, lui rappelaient que des affrontements pouvaient survenir à tout moment. « Il y avait des trous de balles au-dessus de mon lit. Il y avait une possibilité que cela puisse se reproduire », a-t-elle rappelé. Heureusement, grâce aux compétences diplomatiques de son équipe, les tensions ont été maintenues sous contrôle.
Le témoignage de Ronald Reginald Griffis
Ronald Reginald Griffis, l’un des premiers Canadiens à servir dans l’UNFICYP, a évoqué la manière dont les Canadiens étaient perçus par les Chypriotes. « Une des qualités des Canadiens était leur calme. Ils écoutaient, puis ils discutaient pour expliquer les choses », a raconté Griffis, un natif de la Nouvelle-Écosse. Selon lui, les Chypriotes avaient confiance en la présence canadienne.
Une commémoration symbolique
Plus de 100 membres des forces armées canadiennes en service actif ont rejoint les vétérans pour une cérémonie commémorative au mémorial des casques bleus canadiens situé dans la zone tampon. Anna-Karine Asselin, la haute commissaire canadienne à Chypre, a souligné l’importance de cette mission pour les vétérans canadiens et a rendu hommage à leur contribution inestimable à la paix.
Un regard sur le passé et le présent
Au cours d’une visite récente de la zone tampon, Hamelin et Griffis ont réfléchi aux changements survenus à Chypre en 60 ans. « Je vois combien Nicosie est maintenant développée. Mais c’est toujours le même. Nous avons toujours cette division qui est très, très … évidente », a déclaré Hamelin, soulignant que malgré le progrès, les tensions demeurent palpables.