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# Les pauvres indiens sanctionnent Modi lors des élections
»C’était une victoire, mais avec un goût de défaite ». C’est ainsi que Times a commencé son éditorial aujourd’hui à propos des élections en Inde, où le parti du Premier ministre Narendra Modi a remporté la victoire. Le journal britannique a souligné que même si le Bharatiya Janata Party (BJP) au pouvoir a obtenu plus de sièges que tout autre parti, le nombre de sièges remportés était bien inférieur à celui de la fois précédente et bien en deçà des attentes. Ce nombre insuffisant de sièges ne permettra pas au BJP de former un gouvernement sans coalition.
Une victoire au goût de défaite
Times a directement blâmé le leader actuel du parti, Narendra Modi, qui a dominé la scène politique en Inde depuis une décennie. Le journal a déclaré que son arrogance a exacerbé la gravité de sa situation. Selon Times, Modi a fait une erreur de jugement en sous-estimant les attentes des électeurs envers le gouvernement. Son programme mettait la politique nationaliste hindoue au cœur de la politique du pays. La démolition d’une mosquée importante pour les musulmans et la reconstruction d’un immense temple hindou à sa place a été un symbole controversé de cette intention. L’oppression de la liberté de la presse était également perçue comme une erreur de jugement. Les pauvres en Inde n’ont pas bénéficié suffisamment des politiques du gouvernement, et ils ont sanctionné le parti au pouvoir en conséquence.
Une erreur de jugement pour Modi
En Inde, où la moitié de la population a moins de 25 ans, un « tsunami » de jeunes pauvres ressentent qu’ils n’ont aucun avenir. Le seul contact qu’ils ont avec la prospérité de l’Inde, c’est en voyant les riches exhiber leur richesse, comme ce fut le cas lors du mariage d’Anant Ambani, héritier de la famille la plus riche du pays. Ce mariage, célébré pendant trois mois, a été estimé à un coût de 120 millions de livres sterling pour une des deux fêtes pré-nuptiales. Selon Times, bien que l’Inde puisse être fière que ses pauvres ne soient pas impuissants (comme dans de nombreux autres pays), avec 968 millions de personnes éligibles pour voter, ses élections restent le plus grand exercice démocratique au monde.
Des jeunes sans perspectives
Le choc le plus important pour Modi est venu des Dalits, également appelés les « intouchables », qui sont regardés avec un tel mépris qu’ils ne sont même pas considérés comme faisant partie du système de castes en Inde. Leurs votes ont grandement contrarié Modi, surtout dans le bastion nord du BJP. Les masses déçues ont ainsi privé le parti au pouvoir de l’autorité qu’il considérait comme acquise, tout comme le Congrès national africain a été réprimandé lors des dernières élections en Afrique du Sud.
La rébellion des Dalits
Le journal a conclu en indiquant que Modi devrait tirer une leçon de ces élections : bully les musulmans et enrichir davantage les riches n’est pas une stratégie gagnante. Les pauvres de l’Inde veulent voir une amélioration matérielle de leur vie et Modi doit maintenant répondre à cette demande.
Une leçon à retenir