La promenade d'Assad dans le paysage politique et environnemental tourmenté
Les promenades du président Assad, un héritage problématique
Bien loin des balades champêtres que le terme "sirân" évoque dans la langue populaire de Damas, les apparitions du président syrien Bachar al-Assad ont souvent revêtu un caractère inattendu et marqué les esprits. Depuis son accession au pouvoir en 2000, Assad a multiplié les sorties publiques, créant ainsi un sentiment de proximité avec la population. Les premières années de son règne, promenades familiales et visites de terrain semblaient dessiner l'image d'un leadership à l'écoute de la société syrienne. Ces apparitions contrastaient néanmoins avec la réalité d'une présidence marquée par un autoritarisme accru et une crise humanitaire et politique profonde qui, depuis 2011, secoue le pays.
Le "sirân" post-révolution, entre sourires controversés et diplomatie
L'éclatement de la révolution syrienne n'a pas freiné les escapades d'Assad qui, plongé dans les tumultes d'un conflit armé, a continué à parader, paradoxalement, avec une certaine légèreté face à une population éprouvée par la guerre. Mais ses visites, notamment dans les régions touchées par les effets dévastateurs de son administration, comme Daraya ou Alep après le séisme, ont révélé les contradictions de sa gestion du pouvoir. L'accueil de sourires apparemment déconnectés du contexte de tragédie a ainsi contribué à accréditer la vision d'une présidence déphasée avec la réalité vécue par les citoyens syriens.
Les défis environnementaux : une urgence masquée par le conflit
L'héritage environnemental des Assad père et fils a également laissé une marque indélébile en Syrie. Des décennies de mauvaise gestion et de projets destructeurs pour l'environnement font peser une lourde menace sur l'équilibre écologique et la santé publique du pays. De la destruction de territoires agricoles vitaux à des pratiques nocives pour les écosystèmes naturels, le régime syrien a contribué à l'accélération d'une crise environnementale mettant en péril les générations futures.
Une fin de "sirân" contrariée par la justice internationale
En dépit d'une apparente confiance et du soutien de certains acteurs internationaux, les réalités juridiques et politiques ont rattrapé Bachar al-Assad, avec notamment la sortie d'un mandat d'arrêt international émis par la France lié à l'usage d'armes chimiques contre sa population. Cette nouvelle situation contraint à un isolement croissant du président syrien sur la scène mondiale, menaçant ainsi l'agenda personnel et diplomatique du dirigeant syrien.
Ce paysage complexe et contradictoire dans lequel s'inscrit la présidence de Bachar al-Assad soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la Syrie, tant sur le plan politique qu'environnel. Avec les accusations qui pèsent sur lui et le poids des responsabilités face à une Syrie ravagée par les conflits et les crises écologiques, Assad se trouve à la croisée des chemins, où les promenades insouciantes du passé ont désormais un échos bien amer.