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Repenser le diagnostic du cancer de la prostate
Un nouvel article publié dans le Journal of the National Cancer Institute, par Oxford University Press, met en lumière les avantages potentiels d’une reconsidération de la terminologie utilisée pour désigner certaines modifications précoces de la prostate. Selon les chercheurs, éviter d’appeler ces changements « cancer » pourrait être bénéfique pour les patients.
Le cancer de la prostate : une préoccupation mondiale
Le cancer de la prostate est la deuxième cause de décès par cancer chez les hommes dans le monde. Cependant, le nombre de diagnostics dépasse largement celui des décès. En 2022, près de 1,5 million de cas de cancer de la prostate ont été rapportés, contre seulement 400 000 décès. Le cancer de la prostate de bas grade, connu sous le nom de GG1 parmi les médecins, n’entraîne pratiquement jamais de métastases ni de symptômes. Cette situation incite certains chercheurs à se demander si il serait plus judicieux de ne pas désigner le GG1 comme cancer.
Débat international sur la terminologie
Pour approfondir cette réflexion, des chercheurs ont organisé un symposium international réunissant des participants issus de divers domaines, y compris la défense des droits des patients. Les discussions ont porté sur plusieurs points clés, tels que le taux élevé de détection de GG1 lors des études d’autopsie, l’accent mis par les tests diagnostiques contemporains sur la détection de cancers de grade supérieur, et les effets néfastes de l’overdiagnostic et de l’overtreatment.
Le suivi médical des patients
Les participants au symposium ont souligné que bien que le GG1 soit courant chez les hommes âgés, cela ne doit pas être considéré comme normal. Il est recommandé que les patients ayant ce type de condition continuent à la surveiller avec leurs médecins. Une inquiétude majeure est que si le terme « cancer » n’est pas utilisé, les patients pourraient négliger de suivre l’évolution de leur état.
Objectifs de la discussion
Les intervenants ont insisté sur le fait que les efforts de dépistage, de diagnostic et de traitement du cancer de la prostate visent à réduire les taux de mortalité tout en minimisant les dangers de l’overdiagnostic et de l’overtreatment. Matthew Cooperberg, principal enquêteur impliqué dans le symposium, soutient qu’une reconsidération de la terminologie pourrait faciliter cette démarche.
Il a déclaré : « Le mot ‘cancer’ a résonné chez les patients pendant des millénaires comme une condition associée à la métastase et à la mortalité. Nous découvrons maintenant des changements cellulaires exceptionnellement courants dans la prostate qui, dans certains cas, annoncent le développement d’un cancer agressif, mais dans la plupart des cas, ce n’est pas le cas. »
Cooperberg ajoute : « Nous devons absolument surveiller ces anomalies, quel que soit le nom que nous leur donnons, mais les patients ne devraient pas être accablés par un diagnostic de cancer si ce que nous observons n’a aucune capacité à se propager ou à être fatal. »