Sommaire
Les Algériens se rendent aux urnes pour élire leur président
Ce samedi, 24 millions d’Algériens se dirigent vers les urnes pour voter aux élections présidentielles, qui voient s’affronter trois candidats issus de différentes formations politiques.
Les élections sont organisées sous l’égide de l’Autorité nationale indépendante des élections, un organisme constitutionnel créé en 2019, remplaçant ainsi les autorités publiques dans une démarche de réforme visant à garantir l’intégrité des opérations électorales.
Pour cette élection, l’Autorité a choisi le slogan : « Contribuez à ancrer le processus démocratique électoral », dans le but d’encourager une forte participation des électeurs.
Le 21 mars dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a décidé d’avancer la date des élections, initialement prévues en décembre, en invoquant des « raisons techniques ». Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures (UTC+1) et fermeront à 20 heures.
3 candidats aux couleurs politiques variées
Au total, 24 millions 351 mille 551 électeurs sont appelés à se prononcer entre trois candidats représentant différentes tendances politiques.
Le président sortant Tebboune (78 ans) se présente en tant que « candidat libre », affirmant qu’il est le candidat de tous les Algériens, en particulier des jeunes et des classes moyennes et défavorisées.
Appartenant à la tendance nationale, Tebboune est un ancien élève de l’école nationale supérieure d’administration et a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du ministère de l’Intérieur. Il a été élu président en 2019 avec 58 % des voix et dispose du soutien de plusieurs partis, notamment ceux de la majorité parlementaire.
Il promet de réaliser un essor économique et social pour atteindre un produit intérieur brut de 400 milliards de dollars d’ici 2027, ainsi que de construire deux millions de logements pour aider les couches défavorisées.
Les autres candidats en lice
Le candidat Abdelali Hassani Cherif (58 ans) est le président du Mouvement de la société de la paix, le plus grand parti islamique du pays. Ingénieur en génie civil, il a été élu en 2023 pour présider le parti, prenant comme slogan « Une opportunité » pour sa campagne électorale.
Il est soutenu par des factions islamistes et mise sur des réformes constitutionnelles importantes, augmentant les pouvoirs du parlement et faisant de l’Algérie une « puissance clé » dans les années à venir.
Le troisième candidat, Youssef Ouchich (42 ans), est le secrétaire général du Front des forces socialistes, l’un des plus anciens partis d’opposition, fondé en 1963. Il est diplômé en sciences politiques et a une carrière en tant que journaliste et responsable local.
Ouchich propose des réformes pour renforcer les libertés et promouvoir la décentralisation, avec pour slogan « Une vision pour demain », s’engageant à doubler les salaires et à réorganiser les élections législatives début 2025.
Réactions et enjeux
Bien que les candidats viennent de courants politiques différents, ils partagent des points communs, apparents dans leurs discours durant la campagne électorale, qui s’est tenue du 15 août au 3 septembre.
Tous trois se réfèrent à la déclaration du 1er novembre 1954, marquant le début de la révolution contre le colonialisme français, comme référence pour leurs programmes politiques.
Concernant la politique étrangère, ils s’accordent sur la nécessité de soutenir la cause palestinienne et de défendre les justes causes dans le monde, tout en renforçant le rôle international de l’Algérie.
Les candidats sollicitent également les électeurs à se rendre massivement aux urnes, soulignant que l’augmentation du taux de participation est un enjeu crucial pour le succès de ce rendez-vous électoral.
La semaine dernière, les Algériens vivant à l’étranger ont déjà commencé à voter pour cette élection anticipée, tandis que le vote pour les populations nomades a débuté par le biais de bureaux mobiles, avec plus de 116 064 électeurs enregistrés.