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Le vote punitif, clé de la défaite de l’AKP en Turquie

par Sara
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Le vote punitif, clé de la défaite de l'AKP en Turquie

Le vote punitif, clé de la défaite de l’AKP en Turquie

Il était peut-être prévisible que le Parti de la justice et du développement, au pouvoir en Turquie, recule lors des dernières élections locales pour plusieurs raisons, mais les résultats préliminaires ont montré un recul important inattendu et une défaite retentissante, avec le Parti républicain du peuple prenant le dessus pour la première fois. Il n’a pas seulement conservé les municipalités de certaines grandes villes, mais il en a ajouté d’autres dans une vague de victoires écrasante qui a choqué de nombreux observateurs.

Les résultats

D’après les résultats non officiels, le Parti républicain du peuple a devancé tous les autres partis pour la première fois depuis sa création, obtenant un taux de votes de 37,5%, tandis que le Parti de la justice et du développement est arrivé – pour la première fois également – en deuxième position avec un taux de vote de 35,6%. En troisième position, on retrouve le Parti de la prospérité avec 6,1% des voix.

Le Parti républicain du peuple a remporté la présidence de 36 villes et provinces, dont 15 grandes villes et 21 provinces, tandis que le Parti de la justice et du développement a remporté 23 d’entre elles, dont 11 grandes villes et 12 provinces. Le Parti égalité et démocratie des peuples (successeur du Parti démocratique des peuples kurdes) a remporté 10 municipalités, dont trois grandes villes et sept provinces, et le Parti du mouvement national a remporté la présidence de huit provinces. Le Parti de la prospérité, quant à lui, a obtenu deux municipalités, dont une grande ville et une province, et le Parti de la justice a remporté une municipalité de province.

Le vote punitif

Dans son discours après l’annonce des résultats préliminaires, le président turc et chef du Parti de la justice et du développement, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que « l’électeur a fait part de son appréciation et de son message à travers les urnes », une phrase récurrente de sa part mais qui reste essentielle pour expliquer ce qui s’est passé. La courte période entre les élections présidentielle et législative, remportées par Erdogan et son alliance au pouvoir, et les récentes élections locales dont les résultats préliminaires ont été dévoilés, incite à examiner les différences entre ces deux scrutins d’une part, et les raisons et facteurs nouveaux d’autre part.

Un troisième indicateur en faveur de l’hypothèse du vote punitif est la progression du Parti de la Prospérité lors de ces élections, se classant en troisième position. Il s’agit d’un parti islamiste qui était allié au Parti de la justice et du développement en 2023.

Les raisons de la défaite

Parmi les principales critiques et réserves à l’égard du Parti de la Justice et du Développement et de ses récentes gouvernances figurent les conditions économiques en déclin dans le pays au cours des dernières années. Ces mesures gouvernementales n’ont apparemment pas convaincu les électeurs de leur efficacité à l’avenir.

Les raisons liées à l’économie incluent aussi la mécontentement des retraités quant à leurs pensions et l’insatisfaction à l’égard de l’augmentation accordée par le gouvernement. Les critiques portent également sur l’affaiblissement du parti et du gouvernement, caractéristique des partis au pouvoir depuis longtemps, ainsi que sur les changements survenus au sein du parti depuis sa création en termes de pensée, de discours et de pratique politique.

Conclusion

Les résultats des récentes élections locales ont été un message choquant et percutant de la part des électeurs et des partisans du Parti de la Justice et du Développement, les exhortant à écouter la voix de la rue et à s’harmoniser avec elle, comme le souligne une fois de plus Erdogan.

Ces résultats mettent en garde quant aux élections présidentielle et législative à venir en 2028, où un des candidats à la présidence pourrait être Ekrem Imamoglu, maire de la métropole d’Istanbul, notamment si le parti au pouvoir devait se présenter sans Erdogan, son atout gagnant lors de précédents scrutins électoraux.

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