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Le trafic ferroviaire de fret au Canada bloqué par un conflit de travail
Les deux principales compagnies de chemins de fer de fret au Canada ont complètement suspendu leurs opérations en raison d’un conflit contractuel avec leurs employés, un standoff qui pourrait causer des dommages économiques considérables aux entreprises et aux consommateurs tant au Canada qu’aux États-Unis.
Les chemins de fer Canadian National (CN) et CPKC ont enfermé leurs employés après que le délai de jeudi soit écoulé sans nouveaux accords avec le Teamsters Canada Rail Conference, qui représente environ 10 000 ingénieurs, conducteurs et dispatchers.
Une première dans le pays
C’est la première fois que le pays est confronté à des arrêts de travail simultanés dans les deux compagnies, qui, par le passé, négociaient des accords de travail à des années alternées.
Tous les trafics ferroviaires au Canada et toutes les expéditions franchissant la frontière américaine se sont arrêtés, bien que les trains de CPKC et de CN continueront d’opérer aux États-Unis et au Mexique.
Les pourparlers entre les syndicats et les entreprises ont commencé au début de cette année, mais les progrès ont été lents, les deux parties s’accusant mutuellement de mauvaise foi.
Les points de blocage des négociations
Les négociations sont bloquées sur les questions liées à la manière dont les travailleurs ferroviaires sont programmés et sur les préoccupations concernant les règles conçues pour prévenir la fatigue et garantir un repos adéquat aux équipages de train. Les deux compagnies de chemin de fer avaient proposé de s’éloigner du système actuel, qui rémunère les travailleurs en fonction des kilomètres d’un voyage, pour adopter un système horaire qui, selon elles, faciliterait la prévision des temps de repos.
L’appel à l’intervention gouvernementale
Des groupes d’affaires ont appelé le gouvernement à intervenir, mais le Premier ministre Justin Trudeau a jusqu’à présent refusé de forcer les deux parties à recourir à l’arbitrage. Toutefois, il les a exhortées à parvenir à un accord avant mercredi en raison des dommages économiques qui suivraient une fermeture totale.
« Il est dans le meilleur intérêt des deux parties de continuer à travailler dur à la table des négociations », a déclaré Trudeau aux journalistes à Gatineau, au Québec. « Des millions de Canadiens, travailleurs, agriculteurs, entreprises, à travers le pays, comptent sur les deux parties pour faire avancer les discussions et parvenir à une résolution. »
L’impact sur le commerce
Le Canada, qui est le deuxième plus grand pays du monde par son territoire, dépend fortement des chemins de fer pour expédier des céréales, des engrais et d’autres biens. Le principal groupe de pression des affaires du pays estime que les pertes pourraient atteindre 1 milliard de dollars canadiens (733 millions de dollars) par jour durant un arrêt de travail.
Si le conflit perdure pendant quelques semaines, les usines de traitement de l’eau à travers le pays pourraient se retrouver dans une situation difficile sans nouveaux envois de chlore.
Des milliards de dollars de marchandises transitent chaque mois entre le Canada et les États-Unis par rail, selon le Département américain des Transports. « Si le trafic ferroviaire venait à s’arrêter, les entreprises et les familles à travers le pays sentiront les conséquences », a déclaré Jay Timmons, président et directeur général de l’Association nationale des fabricants. « Les travailleurs de l’industrie manufacturière, leurs communautés et les consommateurs de tous types de produits seront durement touchés par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement. »