Le Soudan refuse toute médiation impliquant des complices des crimes
Le président du Conseil de souveraineté et commandant des forces armées soudanaises, Abdel Fattah al-Burhan, a déclaré que Khartoum a informé le côté américain qu’il n’accepterait pas la médiation de toute puissance régionale ou internationale ayant participé à l’assassinat de Soudanais.
Dans des déclarations à Al Jazeera, al-Burhan a ajouté : « Nous continuerons à discuter avec les Américains, et s’ils sont sérieux dans leur soutien à la paix au Soudan, alors qu’ils appuient les solutions nationales. »
Lors de son discours jeudi à la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York, al-Burhan a accusé les Forces de soutien rapide d’avoir commis des crimes de guerre et un génocide. Il a également signalé que certains pays de la région leur fournissaient financement et armes, tout en facilitant le transfert de mercenaires.
Le ministre des Affaires étrangères soudanais, Hussein Awad, avait précédemment déclaré à Al Jazeera Net qu’il avait organisé des rencontres entre le président du Conseil de souveraineté soudanais et des responsables du département d’État américain, du Conseil de sécurité nationale américain et de l’Agence américaine pour le développement international.
Contexte des violences et des combats au Soudan
La visite d’al-Burhan à New York coïncide avec une vaste offensive menée par l’armée soudanaise dans la capitale. Des correspondants d’Al Jazeera ont rapporté que les forces armées ont traversé Omdurman vers Khartoum et Khartoum Bahri, s’engageant dans des combats avec les Forces de soutien rapide.
Selon des sources militaires citées par l’agence Reuters, l’armée soudanaise a mené des frappes d’artillerie et aériennes à Khartoum, marquant la plus grande opération pour reprendre le contrôle des zones depuis le début des combats avec les Forces de soutien rapide.
Les combats se poursuivent au Soudan depuis la mi-avril 2023, opposant les forces armées sous le commandement d’Abdel Fattah al-Burhan aux Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), ancien vice-président du Conseil de souveraineté.
Les affrontements ont causé plus de 18 800 victimes et près de 10 millions de personnes déplacées et réfugiées, selon des rapports de l’ONU. Les appels internationaux et onusiens se multiplient pour sauver le pays des ravages de la guerre, alors que le risque de famine croît pour des millions d’habitants en raison d’un manque de nourriture dans un contexte de conflit s’étendant à 12 des 18 États du Soudan.