Le Parti travailliste britannique reconnaîtra-t-il la Palestine en cas de victoire électorale
Le Parti travailliste britannique, sous la direction de Keir Starmer, s’efforce de réparer les relations tendues avec les électeurs mécontents de sa position sur la guerre à Gaza et du soutien affiché envers Israël. Dans le programme électoral à venir, le parti envisage de reconnaître l’État de Palestine, cherchant ainsi à satisfaire ses partisans tout en ménageant le lobby israélien en Grande-Bretagne, suscitant des réactions contrastées quant à son engagement envers la cause palestinienne.
Un engagement mitigé
Le programme du Parti travailliste affirme le droit incontestable des Palestiniens à un État et promet de reconnaître la Palestine en coordination avec les partenaires internationaux, dans le cadre de négociations en faveur de la solution à deux États. Ces déclarations marquent un revirement par rapport à l’engagement antérieur sous Jeremy Corbyn, qui avait promis une reconnaissance immédiate de la Palestine en cas de victoire aux élections de 2019.
Keir Starmer a opté pour une position plus modérée, en alignant sa position sur celle du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, qui avait évoqué en début d’année une possible reconnaissance de la Palestine. Cette approche laisse entendre que le Parti travailliste n’est pas aussi tranchant que le Parti conservateur, gardant la porte ouverte à un timing dépendant de la position américaine sur la question.
Entre accueil et rejet
Les réactions à la possible reconnaissance de la Palestine par le Parti travailliste ont été diverses et parfois vives. Le lobby israélien a immédiatement critiqué la position de Keir Starmer, accusant ce dernier d’accorder trop de concessions à Hamas en soutenant un tel geste. Ce lobbying intensif, mené par le Conseil des députés juifs, a estimé que le Parti travailliste devrait conditionner sa reconnaissance à la conclusion d’un accord de paix entre les deux parties, ne devançant pas les négociations.
En revanche, des personnalités comme Dale Vince, l’un des grands donateurs du Parti travailliste et fervent défenseur de la Palestine, ont salué l’engagement de Starmer, appelant à la fin du conflit et des décennies d’occupation illégale par Israël. Ce soutien interne contraste avec la réaction de la branche musulmane du Parti travailliste, qui a exprimé son mécontentement sur la position du parti, exigeant une reconnaissance immédiate de la Palestine.