Le parlement iranien valide le cabinet présidentiel depuis 2001
Le parlement iranien a approuvé tous les 19 ministres du président Masoud Pezeshkian, marquant ainsi la première fois en plus de deux décennies qu’un leader parvient à faire approuver tous ses fonctionnaires par cette instance.
Le cabinet a été validé mercredi après plusieurs jours de débats et présente une composante inter-factionnelle, reflétant l’accent mis par le président sur le consensus.
Une nouvelle ère politique
Contrairement à l’équipe de l’ancien président Ebrahim Raisi, considérée comme dure, le nouveau cabinet comprend des figures réformistes, dont le ministre de la Santé, Mohammadreza Zafarqandi, qui a sécurisé son poste malgré le plus faible nombre de voix, avec 163 votes.
L’approbation des ministres par le parlement n’est pas une simple formalité. En effet, un ministre proposé en 2021 par Raisi, décédé dans un accident d’hélicoptère en mai, avait perdu un vote de confiance en raison d’un manque d’expérience.
« Le chemin de notre salut est l’unité et la solidarité », a déclaré Pezeshkian mercredi dans son discours devant les 285 parlementaires présents pour donner leur vote de confiance au cabinet, qui avait été discuté depuis samedi.
Un cabinet de consensus
Le fait d’obtenir l’approbation de ses fonctionnaires montre que Pezeshkian a choisi un cabinet de consensus, avec des noms acceptables pour tous les centres de pouvoir au sein de la théocratie iranienne, au lieu d’opter pour des choix controversés.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamamad Javad Zarif, qui avait fait campagne pour Pezeshkian lors de l’élection, a démissionné plus tard de son poste de vice-président en raison des choix ministériels.
Des figures féminines et expérimentées
Farzaneh Sadeq a été approuvée comme ministre des Routes et des Transports, devenant ainsi la deuxième femme à occuper un poste ministériel depuis la fondation de la république islamique en 1979.
Mohsen Paknejad a été approuvé comme ministre du Pétrole, ayant été auparavant vice-ministre du Pétrole de 2018 à 2021.
Abbas Araqchi a été validé comme ministre des Affaires étrangères avec 247 votes après avoir persuadé les parlementaires méfiants de son rôle clé dans la négociation de l’accord nucléaire de Téhéran de 2015 avec six grandes puissances mondiales.
Un avenir incertain dans les relations internationales
Lors des délibérations avec le parlement, Araqchi a affirmé qu’il conservait la même vision du monde qu’il avait durant son service avec le Corps des Gardiens de la Révolution islamique et a exprimé son soutien à un projet de loi parlementaire de 2020 durcissant la position nucléaire de l’Iran.
En 2018, les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, se sont retirés unilatéralement de l’accord nucléaire, qui restreignait le programme nucléaire de Téhéran en échange d’un allégement des sanctions. Trump a ensuite réimposé des sanctions américaines sur l’Iran.
Les pourparlers indirects entre les États-Unis et Téhéran pour relancer l’accord et lever les coûteuses sanctions américaines sont au point mort.
Dans une allocution au parlement dimanche, Araqchi a souligné que Téhéran continuerait sa politique de bon voisinage et de négociations pour lever les sanctions.
« La Chine, la Russie, l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie de l’Est sont des régions prioritaires de notre politique étrangère», a déclaré Araqchi, ajoutant que l’Europe pourrait devenir une priorité si elle changeait son « comportement hostile » et que les relations avec les États-Unis seraient uniquement influencées par la « gestion des conflits ».