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Le nouvel allié de droite peut-il renverser Netanyahou
Le leader de l’opposition israélienne, Yair Lapid, ainsi que les dirigeants du parti « Entité sioniste notre maison », Avigdor Lieberman, et du parti de l’espoir, Gideon Saar, ont annoncé la formation d’une nouvelle alliance de droite visant à renverser le Premier ministre Benjamin Netanyahou, suscitant de nombreuses interrogations sur ses implications et sa réalisabilité.
Le 27 mai, Avigdor Lieberman, leader d' »Entité sioniste notre maison » et ancien ministre de la Défense, a appelé Gideon Saar, Benny Gantz, et Yair Lapid à former une coalition commune pour renverser le gouvernement actuel. Dans une démarche similaire, Gideon Saar, chef du parti de l’espoir, s’est dit ouvert à des concessions pour former un bloc de droite opposé au gouvernement en place.
Deux jours plus tard, Yair Lapid, chef de l’opposition et chef du parti « Il y a un avenir », s’est également joint à eux pour annoncer la formation d’une nouvelle alliance de droite, à laquelle se joindra ultérieurement le leader du parti du camp de l’État, Benny Gantz.
Un objectif unique
L’alliance nouvelle n’a annoncé qu’un seul objectif : renverser Netanyahou et attirer les électeurs de droite déçus par ce dernier. Il est intéressant de noter que cette alliance n’a publié aucun programme politique précis, témoignant des divergences autour des objectifs de guerre, de leur gestion et de la position américaine à leur égard, ainsi que concernant l’Autorité palestinienne et son rôle futur probable dans la bande de Gaza.
Cela reflète le désordre et la fragmentation de la société israélienne, exacerbés par l’échec de la campagne militaire menée par les forces d’occupation à Gaza pour atteindre les objectifs annoncés : éliminer le Hamas et libérer les prisonniers.
La droite et la société israélienne
La naissance d’un nouveau parti de droite souligne la fragmentation de la scène politique israélienne depuis la création de l’État, marquée à ses débuts par les deux principaux partis, le Travail et le Likoud. Le renforcement considérable de la droite sioniste en Entité sioniste ces dernières années, avec la majorité de la population se situant pratiquement du côté droit de l’échiquier politique, a été clairement observé dans la formation du gouvernement de Netanyahou, qui partageait ses sièges entre le Likoud, la droite religieuse et l’extrême droite.
Exploitation des contradictions
Les dirigeants de l’alliance comptent sur la forte unité des partis de l’opposition et tentent d’influencer quatre membres de la Knesset pour voter contre le gouvernement en cas de proposition de nouvelles élections avant la fin de l’année, au lieu de prolonger le mandat actuel jusqu’en 2026.
L’alliance cherche à exploiter les divergences au sein de la coalition gouvernementale, en attendant la sortie de Gantz, ainsi que d’Eisenkot du Conseil de guerre, pour créer une secousse au sein du gouvernement.
La réussite de cette alliance dépendra en grande partie de la position de Netanyahou sur l’accord d’échange, et il est vraisemblable qu’il cherchera à le bloquer, renforçant ainsi l’action de la nouvelle alliance. Toutefois, cela reste tributaire de sa capacité à attirer des membres du Likoud.