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La « vie chère » constitue une préoccupation majeure dans les territoires d’outre-mer, suscitant des tensions croissantes parmi les élus locaux. Lors du congrès annuel de l’Association des maires de France, qui s’est tenu le 18 novembre à Issy-les-Moulineaux, le ministre des outre-mer, François-Noël Buffet, a affirmé que *« l’heure de vérité est arrivée, il faut tout mettre sur la table maintenant »*. Il a également soutenu que l’accord signé en Martinique est un pas positif, soulignant les efforts des grands groupes de distribution pour réduire les prix de divers produits.
Réactions des élus face à l’inflation
Les déclarations du ministre interviennent alors que des mouvements de protestation, notamment dirigés par Rodrigue Petitot à Fort-de-France, prennent de l’ampleur. M. Buffet a exprimé la nécessité pour le gouvernement de reprendre le contrôle de la situation, tout en espérant rallier des élus ayant souffert sous la pression des collectifs citoyens. Toutefois, dans un contexte de budget d’austérité, les attentes en matière de promesses concrètes demeurent limitées. Il a simplement déclaré : *« Commençons par faire le constat »*, ce qui a suscité des critiques parmi les maires présents.
La question de l’octroi de mer
Un des points cruciaux de cette discussion est l’octroi de mer, une taxe sur les biens importés, souvent accusée de contribuer à la hausse des prix. Le ministre a confirmé que la réforme prévue pour 2025 ne serait pas mise en œuvre, malgré les précédentes intentions du gouvernement d’Elisabeth Borne d’agir sur ce sujet. Ce report soulève des inquiétudes, d’autant que l’octroi de mer représente en moyenne 35 % des recettes des collectivités locales.
Tensions autour de l’autonomie fiscale
Les élus expriment des préoccupations majeures concernant la suppression potentielle de l’octroi de mer au profit d’une TVA, ce qui pourrait nuire à leur autonomie fiscale. Sophie Charles, élue de Saint-Laurent-du-Maroni, a mis en garde : *« Si on enlève l’octroi de mer, nos populations vont déchanter car les prix resteront très hauts. »* Yan Monplaisir, maire de Saint-Joseph en Martinique, a également souligné que le taux d’octroi de mer sur le riz, fixé à 22 %, va à l’encontre de l’objectif de protéger les produits de première nécessité de l’inflation.