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Un appel à ne pas soutenir le gouvernement Barnier
Publié le 2 octobre 2024 à 12h35, mis à jour le 2 octobre 2024 à 14h28
Les députés qui décideraient de maintenir en fonction le gouvernement mené par Michel Barnier trahiraient le vote des électeurs exprimé le 7 juillet dernier, met en garde un collectif de personnalités engagées à gauche.
Mobilisation pour contrer l’extrême droite
Au cours des mois de juin et juillet derniers, nous étions parmi les millions de citoyennes et citoyens mobilisés pour établir un front républicain, conscient du danger que représentait une éventuelle victoire du Rassemblement National (RN) pour la démocratie et la paix civile en France.
Malgré une tâche ardue, notre appel a été entendu par les partis de gauche et de l’ex-majorité présidentielle. Les électeurs de toutes les sensibilités républicaines se sont ainsi rendus aux urnes en masse pour faire échouer le RN. Alors qu’une victoire de l’extrême droite semblait imminente une semaine auparavant, celle-ci s’est retrouvée reléguée à la troisième place au sein de l’Assemblée nationale au soir du 7 juillet. Plus d’une centaine de députés de gauche et de l’ex-majorité présidentielle doivent leur élection à ce succès collectif. Grâce à l’unité et l’ouverture observées lors des Jeux Olympiques de Paris, nous avions laissé place à l’espoir pour notre pays et son avenir.
Une démobilisation préoccupante
Trois mois plus tard, force est de constater que cet espoir s’est estompé et que la société civile fait face à une profonde démobilisation. Le Premier ministre choisi par le président de la République ne fait pas partie de ceux ayant soutenu le front républicain. Cette nomination est perçue comme une trahison par les millions d’électeurs qui avaient œuvré pour que ce front soit le seul vainqueur incontestable des élections. D’autant plus que les discours de plusieurs ministres de ce gouvernement, y compris celui de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur des sujets cruciaux tels que les migrations ou l’État de droit, semblent peu distincts de ceux d’un représentant du RN.
Une défiance grandissante
Ce gouvernement suscite une profonde méfiance envers la démocratie représentative en France, tant il apparaît clairement à la merci du Rassemblement National et en contradiction avec le choix exprimé par les Français dans les urnes. L’existence même de ce cabinet menace la pérennité d’un réflexe de front républicain lors des prochaines élections, augmentant le risque de voir l’extrême droite triompher cette fois-ci.
Un appel à la responsabilité des députés
Pour toutes ces raisons, nous exhortons chaque député ayant soutenu le front républicain lors des dernières élections législatives à ne pas apporter son soutien au gouvernement de Michel Barnier. Celles et ceux qui choisiraient de permettre à un tel gouvernement de perdurer trahiraient les électeurs du 7 juillet et prendraient une lourde responsabilité dans l’aggravation de la crise morale et politique traversée par notre pays.
Signatures
Arie Alimi, avocat
Tewfik Allal, militant associatif
Aline Archimbaud, ancienne sénatrice
Catherine Bassani, adjointe à la maire de Nantes
Anne-Laure Bedu, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine
Fatima Bellaredj, cadre de l’ESS
Grégory Blanc, sénateur du Maine et Loire
Fatma Bouvet de Maisonneuve, psychiatre et écrivaine
Patrick Braouezec, ancien maire de Saint-Denis
Fabienne Brugère, philosophe
Marie-Claire Cailletaud, syndicaliste
Philippe Coulangeon, sociologue
Quitterie de Villepin, innovatrice démocratique
Stéphane Delpeyrat, maire de Saint Médard en Jalles
Jean-Karl Deschamps, membre du Conseil Économique Social et Environnemental
Guillaume Duval, coprésident du Club Maison Commune
Hélène Flautre, coprésidente du Club Maison Commune
Véronique Garçon, géophysicienne
Vincent Guibert, secrétaire général de l’Engagement
Mathilde Imer, coinitiatrice de la Convention Citoyenne pour le Climat et de la Primaire Populaire
Sandra Laugier, philosophe
Olivier Legrain, psychanalyste
Florence Ostier, militante associative
Christophe Prochasson, historien
Guillaume Sacriste, politiste
Frédéric Sawicki, politiste
Isabelle This Saint-Jean, économiste