Le front de mer Royan : un âge d’or avant sa réhabilitation
Dans son dernier numéro, le trimestriel Les beaux jours retrouvés propose un dossier captivant sur l’histoire du front de mer de Royan, explorant la période des années 1950 à 1970, avant l’apparition des coques.
Un changement marquant
Lorsque les célèbres coques, conçues par l’architecte royannaise Ileana Popea, ont fait leur apparition sur le front de mer de Royan en 1991, leur acceptation fut plutôt tacite. Ces structures étaient perçues comme une amélioration, visant à remplacer les auvents colorés par une uniformité qui évoquait la mer. Toutefois, leur conception initiale incluait des éléments rétractables, rapidement bloqués, ce qui a conduit à un enchaînement de fermetures d’espaces sous-jacents, non envisagées à l’origine.
François Richet et Claire Cagninacci, éditeurs du magazine, rappellent que cette transformation a assombri le baladoir, le rendant morose durant l’hiver.
La réhabilitation : « Nouvelles vagues »
Actuellement, le projet de réhabilitation nommé « Nouvelles vagues » vise à corriger ce qui est considéré comme une anomalie, en retirant les coques. Le maire de Royan, Patrick Marengo, est déterminé à redonner vie à un espace autrefois vibrant, bien que cette décision suscite des réactions mitigées parmi les acteurs du secteur de la restauration et du prêt-à-porter.
Pour François Richet, cette initiative est courageuse. Nostalgique d’une époque où le front de mer incarnait l’effervescence estivale, il évoque une époque dorée que Royan n’a pas oublié.
Un lieu de vie tumultueux
François Richet se remémore le front de mer comme le centre névralgique de l’animation locale. Des établissements tels que le Régalty, célèbre café glacier, ont attiré de nombreuses célébrités de l’époque. « C’était un lieu incontournable, où l’on pouvait croiser des artistes lors de leur passage », souligne-t-il, faisant référence à la montée d’Eddy Mitchell, alors connu sous le nom de Claude Moine.
Le cadre festif des années passées comprenait de nombreuses manifestations artistiques dans différents établissements. Au Régalty, les grandes figures de la scène artistique se produisaient, tandis qu’Aux Sports accueillait une jeunesse vibrante, avec concerts et fêtes à gogo.
La dégringolade des années 1980
Malheureusement, cette dynamique a commencé à décliner dans les années 1980, après la vente du Régalty et la destruction du Grand Portique, créant ainsi un déficit d’unité sur le front de mer. Selon François Richet, le démantèlement de ces structures emblématiques a marqué le début d’une période de stagnation et de désaffection.
« L’architecture des années 1950 a été mise à mal par des décisions malheureuses, conséquence d’une nostalgie marquée pour l’architecture Belle Époque », ajoute-t-il, soulignant que de nombreux anciens résidents voyaient ce renouveau comme une trahison.
Un avenir lumineux
Sans les coques, le front de mer revêtira une allure différente, toute de lumière et d’espace. Ce projet de réhabilitation, nommé « Nouvelles Vagues », souhaite revitaliser cet îlot de vie balnéaire tant prisé. Les habitants attendent avec impatience les transformations à venir, tandis que les souvenirs du Régalty semblent être prêts à faire leur retour festif.
Le numéro actuel de BJR est en vente pour 9,90 euros et contient également un dossier sur les clubs de plage ainsi que sur les icônes royannaises des années 1960, dont Françoise Hardy.