Le franc CFA, une monnaie coloniale contrôlée par la France
Le 21 décembre 2019, le président français Emmanuel Macron a annoncé lors d’une conférence de presse à Abidjan, en Côte d’Ivoire, une série de réformes visant à abandonner l’obligation de conserver 50 % des réserves de change auprès du Trésor français. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la réforme globale qui inclut le retrait de la représentation française au Conseil d’administration de la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest. De plus, le nom du franc CFA a été changé en « Eco ».
De nombreux analystes économiques du continent estiment que ces mesures ne sont rien d’autre qu’une manœuvre française visant à utiliser des politiques indirectes pour garantir sa domination sur les économies des pays de la zone franc.
Ces pressions croissantes ont incité le président guinéen Sékou Touré, en 1960, à décider d’émettre sa propre monnaie nationale. La France a alors organisé des opérations de sabotage pour déstabiliser ce nouvel État en soutenant des agents locaux, en inondant l’économie d’argent contrefait, en bloquant les expéditions de riz pour affamer les Guinéens et affaiblir l’économie du pays. Ces actes ont été reconnus par l’ancien chef du renseignement extérieur français, Pierre Messmer, dans ses mémoires.
En retour, la France a bénéficié de plusieurs avantages en maintenant sa prise sur les économies de ces pays, tirant profit de l’excédent commercial de ces nations pour stocker leurs réserves de devises dans les banques françaises. Ces réserves peuvent ensuite être investies sur les marchés financiers internationaux.
Les entreprises françaises ont également pu accéder aux marchés locaux pendant des décennies, exploiter les ressources et rapatrier les bénéfices en France sans les risques parfois imposés par la volatilité des devises mondiales.
La Banque française de développement, créée en 2001 et chargée d’initier des programmes pour réduire la dette des pays africains et soutenir leur développement, a contrôlé et défini les dépenses liées à cette initiative. Elle a identifié les secteurs ciblés et les entreprises chargées d’exécuter les projets financés, la plupart étant des entreprises françaises.
Les résultats déséquilibrés et structurels rendent le bilan des paiements favorable à la France et à l’Europe.
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