La politique du Financial Times soutient l’arrêt des frappes sur Gaza pour des raisons humanitaires et pour atténuer les souffrances des Palestiniens, ainsi que pour apaiser les tensions régionales. Dans son éditorial, le journal britannique demande aux alliés d’Israël de faire pression sur ce dernier pour permettre l’entrée de davantage d’aide humanitaire à Gaza et lever le blocus, et demande au Premier ministre Benjamin Netanyahou de mettre en place une « stratégie plus acceptable pour neutraliser la menace représentée par le mouvement de résistance islamique du Hamas » afin d’éviter qu’Israël et la région ne sombrent dans le chaos.
Le Financial Times souligne que les rapports en provenance de Gaza assiégée au cours des dernières semaines sont plus sombres que jamais. Les corps s’entassent dans de petits camions, les enfants sont retrouvés sous les décombres, des quartiers entiers ont été réduits en cendres et des milliers de personnes ont été tuées, tandis qu’environ un million de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Le journal ajoute qu’il y a une pénurie grave de nourriture, d’eau et de carburant nécessaires au fonctionnement des stations de dessalement de l’eau et des générateurs, ce qui a entraîné l’effondrement des services de base déjà médiocres avant l’attaque « vengeance » d’Israël contre Gaza.
Le journal critique également les doutes exprimés par le président américain Joe Biden la semaine dernière sur le nombre de victimes annoncé par les Palestiniens, déclarant que lorsque la poussière des précédents conflits entre Israël et le Hamas est retombée et que les agences des Nations Unies ont effectué leurs propres décomptes, il n’y avait pas de grandes divergences par rapport à ceux annoncés par les responsables de la santé à Gaza.
Le Financial Times argue que l’accent de Biden devrait être mis sur exercer une pression sur Israël pour protéger les civils et respecter les règles de la guerre plutôt que de se dérober en ce qui concerne les chiffres. L’ampleur des destructions dans la région est claire pour tous et les responsables des Nations Unies ont exprimé leur préoccupation quant aux « violations flagrantes du droit humanitaire international » commises par Israël.
Israël a également ordonné l’évacuation des écoles et des hôpitaux dans le nord où des dizaines de milliers de personnes ont cherché refuge, l’armée israélienne estimant qu’il y avait entre 300 000 et 400 000 personnes encore dans le nord, qui est la cible de l’attaque terrestre. Depuis le 7 octobre, Israël n’a permis qu’une aide minime à entrer à Gaza.
Le Financial Times attire également l’attention sur l’escalade de la violence en Cisjordanie, où plus de 100 Palestiniens ont été tués, certains par les forces d’occupation et d’autres par des colons juifs, ainsi que sur l’aggravation des tensions dans toute la région et au-delà, les diplomates craignant une possible escalade d’un conflit plus large.
Le journal conclut son éditorial en soutenant que le Hamas a porté un coup douloureux à Israël et qu’Israël doit maintenant éviter de tomber dans le piège de vouloir tirer profit de cette situation. Lorsque la souffrance des civils palestiniens s’aggrave, le soutien d’Israël dans l’Occident diminue et la colère dans le monde arabe et musulman augmente.
Source: Financial Times