Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzl Halevi, évite de participer aux réunions du gouvernement, conscient qu’un « piège » l’attend. Il a été récemment la cible d’insultes et de critiques de la part de certains ministres en raison de la gestion militaire lors du conflit sur Gaza.
Selon Yaron Avraham, correspondant politique pour la chaîne israélienne 12, Halevi s’absente délibérément des réunions gouvernementales. Il aurait été contacté à plusieurs reprises par Avi Gil, secrétaire militaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui demandant de participer aux réunions sur demande de Netanyahu.
Cependant, Halevi ne s’est pas présenté à la session hebdomadaire du gouvernement dimanche, s’abstenant également de prendre part aux discussions sur la guerre à Gaza malgré l’invitation insistante du secrétaire militaire de Netanyahu, bien qu’il n’ait pas formellement refusé la demande; il n’a pas non plus confirmé sa présence à la réunion.
Le secrétaire militaire a exhorté le chef d’état-major à assister aux réunions gouvernementales pour fournir un aperçu complet aux ministres, plutôt que de se contenter d’envoyer le chef du département stratégie, le général Eyal Zamir, comme cela a été le cas jusqu’à présent. La réponse de Halevi a été : « Je viendrai lorsque je le pourrai. »
Bien qu’il ne se montre pas lors des sessions gouvernementales, le chef d’état-major Halevi se présente trois fois par semaine devant les instances politiques, se rendant à deux reprises aux discussions du cabinet de guerre, et une autre fois à celle du comité ministériel réduit pour les affaires de sécurité et politique, incluant 15 ministres et différents observateurs.
Ce qui retient particulièrement l’attention dans ce contexte, d’après la chaîne 12, c’est la nature tendue des relations entre la tête du commandement militaire et les dirigeants politiques. Dernièrement, on a entendu des critiques de la part des ministres du gouvernement, qui ont accusé Halevi d’éviter les réunions car « il sait qu’il y sera critiqué ».
D’autre part, le correspondant politique suggère que certains ministres cherchent à provoquer un conflit médiatique avec le chef d’état-major, Halevi ayant été la cible de critiques et d’insultes de leur part lors des sessions du cabinet.
Dans ce climat de relations tendues, les ministres gouvernementaux semblent vouloir à tout prix entrer en contact avec le chef d’état-major, tandis que Halevi, conscient du « piège » qui l’attend, choisit délibérément de s’absenter des discussions du cabinet pour éviter les critiques et les affronts de certains d’entre eux.
En réponse à la situation, le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré, en réponse à une demande de la chaîne 12, que le chef d’état-major se rendra à la réunion du cabinet dès que les conditions opérationnelles le permettront.
« Il est à la tête des opérations militaires 24 heures sur 24 sur tous les fronts de combat et participe à toutes les sessions du cabinet de guerre quotidiennement. Un haut gradé de l’armée israélienne participe aux réunions gouvernementales pour mettre à jour les situations. »
Il y a environ deux semaines, une confrontation a eu lieu lors d’une réunion du cabinet entre le chef d’état-major Halevi et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, suite à un incident où des soldats israéliens ont utilisé des haut-parleurs d’une mosquée à Jenine pour annoncer la célébration du « Festival des lumières – Hanoukka ».
Les ministres Miri Regev et Ben-Gvir ont critiqué le traitement de l’événement par l’armée israélienne et la conduite des soldats, ce à quoi Halevi a répondu à Ben-Gvir : « Ne me menacez pas. »