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Le baron de la drogue Ridouan Taghi condamné à perpétuité au méga-procès
Le chef de la mafia néerlandaise Ridouan Taghi et 16 de ses complices ont été reconnus coupables de six meurtres lors d’un procès de masse nommé Marengo aux Pays-Bas.
Taghi a été acquitté mardi d’un des meurtres, mais condamné à la réclusion à perpétuité pour les autres, mettant ainsi un terme à une affaire qui a duré des années.
Depuis son arrestation à Dubaï – puis son extradition – en 2019, l’homme de 46 ans est maintenu en détention sous haute sécurité aux Pays-Bas.
Procès historique
Se déroulant dans un tribunal fortifié d’Amsterdam, surnommé « De Bunker » et surveillé par des drones et des commandos, le procès constitue une première dans l’histoire criminelle néerlandaise – tous les intervenants, des forces de l’ordre à l’équipe médico-légale, sont restés anonymes. Il s’agit également du plus grand procès jamais organisé dans le pays.
Taghi, aux côtés de trafiquants irlandais, italiens et bosniens, était considéré comme faisant partie d’un « super-cartel » orchestrant l’acheminement de cocaïne en Europe.
La lutte contre la criminalité organisée
Les Pays-Bas, célèbres pour leur infrastructure logistique, constituent un « refuge » idéal pour les activités criminelles organisées en raison du port de Rotterdam, du port d’Amsterdam et de l’aéroport de Schiphol. Cette situation en fait un lieu privilégié pour les trafiquants internationaux.
Avant Taghi, le baron de la drogue le plus notoire des Pays-Bas était Klaas Bruinsma, impliqué dans des affaires de meurtres sordides.
Le règne de Taghi et ses méfaits
Taghi était à la tête de la soi-disant « Mocro-Maffia » ou mafia marocaine, dominant le trafic de cocaïne en utilisant des réseaux de distribution efficaces. Toute personne entravant ses activités risquait des représailles violentes.
En 2017, l’un des hommes de main de Taghi a accidentellement tué un ami d’enfance, déclenchant une série d’événements sanglants. Même après l’extradition de Taghi en 2019, les assassinats se sont poursuivis, notamment celui du célèbre journaliste Peter R de Vries.
Malgré l’incarcération de Taghi, le trafic de cocaïne n’a pas connu de ralentissement, démontrant la complexité du problème de la criminalité organisée.
Appel à des mesures alternatives
En janvier, la maire d’Amsterdam a plaidé en faveur de la fin de la guerre contre la drogue et a suggéré des alternatives telles que la légalisation de la cocaïne. Cependant, bien que des voix s’élèvent en faveur de telles mesures, la société néerlandaise doit encore décider de la voie à suivre pour lutter contre le trafic de drogue.
Malgré les défis, la nécessité d’une action continue pour combattre l’exploitation liée au trafic de drogue est essentielle pour maintenir un certain contrôle sur cette menace.