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Le 31 octobre 2024, lors de l’émission de Maybrit Illner, la présidente du SPD, Saskia Esken, a évoqué le sentiment d’élan suscité par la formation de la coalition Ampel. Elle a également abordé l’inquiétude croissante des citoyens face à l’avenir, exacerbée par des événements tels que la pandémie de COVID-19 et la guerre en cours. La modératrice a dû intervenir, soulignant que « les gens s’inquiètent pour l’avenir », une inquiétude qu’Esken a jugée légitime.
Tensions autour des sommets économiques
La question centrale posée durant l’émission était de savoir si la coalition Ampel mettait en péril le bien-être économique du pays. Jörg Dittrich, président du Zentralverband des Deutschen Handwerks, a exprimé que « nous ne devrions plus perdre de temps dans des sommets ». Il a insisté sur le fait qu’une réponse coordonnée et unifiée était attendue et que de nouveaux échanges ne suffiraient plus.
Les discussions ont également porté sur les sommets parallèles convoqués par le chancelier Olaf Scholz et le ministre des Finances Christian Lindner, en raison de la mauvaise situation économique. Ces derniers avaient organisé des réunions séparées avec différents groupes industriels.
Les sommets arrivent-ils trop tard ?
Esken a qualifié le sommet industriel organisé par le chancelier de « processus normal », mais a reconnu que la situation dans l’industrie était alarmante et nécessitait des mesures immédiates. Elle a noté que l’invitation de Lindner au même jour pour le secteur intermédiaire et les artisans était « peut-être un peu étrange » et a appelé à une initiative de croissance pour l’économie entière.
Claus Ruhe Madsen, ministre de l’Économie du Schleswig-Holstein, a souligné l’importance de rassembler tous les acteurs autour de la table : « Pour l’équipe Allemagne, nous avons besoin de toute l’équipe. » Il a également noté que, même en cas d’accord, il pourrait ne pas y avoir de décisions avant les élections fédérales.
Problèmes structurels et nécessité de réformes
Christian Dürr, chef de la faction FDP, a souligné que la morosité économique n’était pas uniquement due à la coalition actuelle. « Depuis 2014, nous perdons en compétitivité », a-t-il déclaré, avertissant que l’Allemagne se trouvait dans une récession industrielle depuis 2017. Il a plaidé pour des réformes économiques significatives, affirmant que « le moment est venu de mettre en œuvre de vraies réformes de marché ».
Les défis auxquels fait face le constructeur automobile Volkswagen, qui prévoit des fermetures d’usines et des suppressions d’emplois, soulignent la nécessité de s’adapter aux nouvelles réalités économiques. Prof. Clemens Fuest, président de l’Institut ifo, a ajouté qu’il était inutile de s’accrocher à des structures obsolètes.
Maintenir la valeur ajoutée en Allemagne
Christiane Benner, présidente de l’IG Metall, a insisté sur le fait que les travailleurs et les entreprises méritaient une sécurité de planification. Elle a averti que la prospérité économique était menacée par des coûts industriels élevés et une bureaucratie excessive. « Nous devons maintenir la valeur ajoutée en Allemagne pour rester compétitifs », a-t-elle déclaré, tout en soulignant que les citoyens s’attendaient à des solutions de la part du gouvernement.
Divergences sur les solutions à adopter
Un changement de mentalité a été suggéré par Madsen, qui a critiqué une attitude pessimiste face aux défis. Dürr a fait valoir que simplifier les réglementations pourrait rendre l’Allemagne de nouveau attractive pour les investisseurs. « Nous n’avons pas besoin de lever le frein à la dette, mais d’avoir du courage en politique », a-t-il ajouté.
Esken a proposé de desserrer le frein à la dette pour les investissements d’infrastructure. Dittrich a mentionné d’autres problèmes, notamment les coûts supplémentaires liés aux salaires et aux systèmes sociaux, qui rendent les services inabordables pour les clients, menaçant ainsi les modèles économiques.