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L'activiste Agnes Chow, figure de la contestation à Hong Kong, renonce à son retour
En plein climat d'inquiétudes pour sa sécurité, Agnes Chow, éminente activiste hongkongaise ayant joué un rôle prépondérant dans les manifestations antigouvernementales de 2019, annonce son choix de ne pas revenir à Hong Kong. Sous le spectre d'une répression renouvelée par Pékin à l'encontre des dissidents, cette nouvelle a été relayée par un post sur les réseaux sociaux d'Agnes Chow, actuellement en étude au Canada, affirmant qu'elle ne se conformera pas aux conditions de sa libération sous caution, qui exigeaient son retour.
Arrestation et condamnation sous la loi de sécurité nationale
À 27 ans, Agnes Chow a été arrêtée en 2020 et condamnée à une peine de prison de 10 mois pour participation à un rassemblement non autorisé. Ces accusations sont intervenues suite à l'application de la loi sur la sécurité nationale par la Chine, une loi imposée en réaction aux manifestations étendues de l'année précédente. Libérée sous caution en 2021, après plus de six mois d'incarcération, elle devait se présenter régulièrement à la police, une condition à laquelle la militante a décidé de ne plus se plier.
La décision de ne pas retourner à Hong Kong
Agnes Chow fait part dans son message des difficultés émotionnelles qui ont affecté sa stabilité physique et mentale. Elle souligne que ce n'est qu'après son admission dans une université de Toronto, cette année, que la police a accepté de lui rendre son passeport, à condition qu'elle se rende à Shenzhen. Son voyage comprenait des visites au géant technologique chinois Tencent et à une exposition "patriotique" sur les réalisations de la Chine. Chow exprime un rejet catégorique de toute contrainte, notamment celle de se rendre en Chine continentale, et envisage la possibilité de ne jamais retourner à Hong Kong.
La réaction des autorités et le contexte politique plus large
La police de Hong Kong, dénonçant son choix, exhorte Agnes Chow à reconsidérer sa décision, la mettant en garde contre le fait de porter l'identité de "fugitive" à vie. Co-fondatrice du parti pro-démocratie désormais dissous Demosisto, aux côtés de Joshua Wong et Nathan Law, Agnes Chow voit son parti se dissoudre le jour même de l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale. Cette loi a depuis considérablement renforcé les défis pour le mouvement pro-démocratie avec plus de 280 arrestations. Joshua Wong est actuellement en détention, en attente de jugement sous l'accusation de subversion, un chef d'inculpation passible de la prison à vie. Nathan Law a trouvé refuge au Royaume-Uni, et la police a offert une récompense pour toute information menant à son arrestation.
L'affaire Agnes Chow souligne la persistance de tensions politiques à Hong Kong. Sa décision de non-retour met en lumière la crainte grandissante des conséquences de la loi sur la sécurité nationale, renforçant aussi le tableau des difficultés que rencontrent les acteurs du mouvement pro-démocratie. La résistance face à une telle législation et les choix qu'elle impose illustrent une réalité où la liberté d'expression et le droit de manifester restent sous haute surveillance.