L’activiste anti-pipeline ougandais libéré
Un activiste d’un groupe environnemental militant pour bloquer un pipeline pétrolier de 5 milliards de dollars financé internationalement traversant l’Ouganda a été libéré de détention, annonce son employeur.
L’Institut de Gouvernance Environnementale (EGI) a déclaré dans un communiqué lundi que l’activiste avait été retrouvé abandonné sur le bord d’une route à Kyenjoyo et se trouve désormais en sécurité.
« Malheureusement, il se trouve dans un état précaire après avoir subi des passages à tabac, des mauvais traitements et des abus tout au long de la semaine. Des médecins procèdent à divers examens », a déclaré l’EGI.
L’EGI mène une campagne pour arrêter la construction du pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est long de 1 445 km, qui transportera du pétrole des champs pétroliers de l’ouest de l’Ouganda vers un port sur la côte tanzanienne.
L’EGI a déclaré que l’armée ougandaise avait arrêté Kwikiriza le mardi.
La Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) a déclaré qu’il avait apparemment été emmené par des officiers de l’armée ougandaise en civil, qualifiant cela d’une « escalade particulièrement inquiétante de la répression ».
Une haute responsable militaire a confirmé lundi la détention de Kwikiriza à l’Agence France-Presse.
« Il a été placé en garde à vue pour interrogatoire concernant ses activités illégales, y compris la mobilisation d’autres activistes pour s’opposer au pipeline pétrolier », a déclaré l’officier à l’AFP sous couvert d’anonymat, ajoutant qu’il avait été relâché après l’interrogatoire.
La société d’énergie française TotalEnergies détient la majorité des parts dans le pipeline, avec la China National Offshore Oil Corporation et les gouvernements ougandais et tanzanien détenant des parts minoritaires.
« TotalEnergies E&P Uganda ne tolère aucune menace ou attaque contre ceux qui défendent et promeuvent pacifiquement les droits de l’homme », a déclaré TotalEnergies dans un communiqué à l’agence de presse Reuters lundi.
La société a rejeté l’allégation par les activistes et les organisations internationales selon laquelle le pipeline déplacerait des dizaines de milliers de personnes et détruirait des écosystèmes fragiles.
Le Parlement européen a exprimé son opposition au pipeline dans une résolution adoptée en septembre 2022.