Sommaire
La victoire de l’opposition syrienne à Alep et Saraqeb
La coalition de l’opposition syrienne armée a annoncé, ce vendredi, qu’elle avait pris le contrôle de l’École militaire et de l’École d’artillerie dans le quartier de Zahra à Alep, après avoir conquis l’ensemble de sa banlieue ouest. De plus, l’opposition a également sécurisé la ville stratégique de Saraqeb dans la province d’Idlib, suite à des combats acharnés contre les forces du régime syrien et leurs alliés.
Avancées dans la ville d’Alep
Selon les déclarations de l’opposition syrienne, ses forces sont entrées dans le centre-ville d’Alep et ont pris le contrôle de sept de ses quartiers. Plus tôt dans la journée, l’administration des opérations militaires de l’opposition a signalé que ses combattants avaient atteint l’un des premiers quartiers d’Alep, s’emparant du centre de recherches scientifiques à Alep Nouvelle.
Les factions impliquées dans l’attaque se rapprochent à seulement deux kilomètres du centre-ville d’Alep, ayant réussi à briser les lignes de défense des forces du régime syrien dans les quartiers d’Hamdania, d’Alep Nouvelle et de Zahra, leur permettant d’entrer dans la ville.
Contrôle de Saraqeb
De son côté, l’opposition armée a également étendu son contrôle à la ville stratégique de Saraqeb, dans la province d’Idlib, au nord-ouest du pays. Les forces du régime syrien ont été contraintes de se retirer de Saraqeb après avoir subi de lourdes pertes lors des affrontements qui ont duré deux jours.
Saraqeb est un carrefour essentiel reliant les routes M4, qui connecte les provinces d’Alep et de Lattaquié, et M5, reliant Alep à la capitale Damas. Hier, la région autour de Saraqeb a vu des combats intenses avec les forces du régime, où les forces de l’opposition ont réussi à prendre le contrôle de douze points et villages les jeudi et vendredi.
Ce vendredi, les forces de l’opposition ont également pris possession de quatorze villages et points dans les banlieues d’Alep et d’Idlib.
Confrontations avec le régime
Actuellement, les zones autour des villes stratégiques de Saraqeb et de Nairab sont le théâtre de violents combats avec les forces du régime et les groupes soutenus par l’Iran. Cela signifie que les forces de l’opposition syrienne armée ont désormais le contrôle de soixante-dix points et villages dans les banlieues d’Alep et d’Idlib, couvrant une superficie de plus de 550 kilomètres carrés.
Les affrontements ont causé la mort d’un grand nombre de soldats du régime syrien, avec de nombreux capturés, et les forces de l’opposition ont saisi d’importantes quantités d’armes lourdes et légères, ainsi que des munitions.
Plusieurs factions, dont Hay’at Tahrir al-Sham et d’autres unités de l’Armée nationale syrienne, participent à cette opération. Ce développement survient alors que les combats continuent dans le cadre de l’opération « Réaction à l’agression », lancée par l’opposition syrienne en réponse à ce qu’elle qualifie de violences croissantes et de rassemblements militaires du régime pour attaquer ses bastions.
Frappes aériennes du régime et de la Russie
En réponse, l’aviation militaire russe et celle du régime syrien ont effectué vingt-trois frappes aériennes sur Idlib et les villages environnants. Selon l’agence Anadolu, trois civils ont été tués et un autre blessé ce vendredi par une frappe aérienne d’un avion de chasse du régime syrien sur une station-service à Idlib.
Les avions russes ont également bombardé un site de l’opposition syrienne à Mare’ au nord d’Alep, sans enregistrer de pertes humaines. Le vendredi, l’armée syrienne a déclaré qu’elle continuerait à « repousser » les attaques de l’opposition dans les banlieues d’Alep et d’Idlib, affirmant avoir « repris le contrôle de certains points » qui avaient connu des violations au cours des dernières heures.
Réactions internationales
Face à l’accélération des événements sur le terrain, la présidence russe a qualifié la situation à Alep de violation de la souveraineté syrienne. Le Kremlin a appelé le gouvernement syrien à rétablir ce qu’il considère comme l’ordre constitutionnel dans la région le plus rapidement possible.
À Téhéran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ismail Baqaei, a dénoncé ce qu’il considère comme une violation de l’accord de réduction de la violence dans le nord de la Syrie, affirmant que l’attaque des « groupes terroristes » en Syrie faisait partie d’un « plan maléfique » des États-Unis et d’Israël pour déstabiliser la région.
Il convient de rappeler que Moscou et Téhéran sont des alliés de Damas et ont fourni un soutien militaire et politique à ce dernier depuis le début de la révolte en Syrie en 2011, ce qui lui a permis de reprendre d’importantes parties du territoire initialement contrôlées par les factions au début du conflit.