La vertu du courage politique: une leçon du passé égyptien
Abdulrahman Al-Jabrati (1753-1825) a inscrit son témoignage condamnant la violence politique adoptée par Muhammad Ali Pasha (1769-1849) pour établir l’Égypte moderne. Cette violence est devenue un trait inhérent dans la formation de l’État moderne, n’hésitant pas à user de formes de violence manifeste et cachée dès que nécessaire pour redéfinir le contrat social entre le gouvernement et le peuple égyptien.
Au cours des deux derniers siècles, les formes du contrat social ont évolué d’une ère à l’autre, mais leur essence est restée la même : la dictation par le pouvoir et l’obéissance par le peuple. Muhammad Ali Pasha et sa descendance, ainsi que l’Égypte post-30 juin 2013, ont poursuivi cette tradition.
Le contrat social fondé sur la violence, décrit par l’Imam Muhammad Abduh (1849-1905) comme « les gens sont esclaves du gouvernant », a perduré en Egypte jusqu’à sa faillite financière et sa chute sous le joug des créanciers.
Isma’il Pasha (1830-1895) a commencé à permettre aux gens de s’exprimer pour renforcer leur position face aux puissances européennes qui interféraient sous prétexte de protéger les droits financiers des créanciers. Isma’il Pasha, par pur intérêt personnel, a incité le parlement contre le gouvernement imposé par l’Europe.
Après la faillite de 1876, Isma’il Pasha a encouragé l’opposition jusqu’à former un Parlement farouche, menant à son isolement en 1879. La population égyptienne, à travers une presse influente, s’est mobilisée, préparant le terrain pour la révolution arabe de 1881-1882.
L’histoire nous enseigne comment l’Égypte a jadis prospéré et comment un détour violent de l’histoire a conduit à l’écrasement de la vertu du courage politique, menant à une issue tragique de faillite et d’oppression.
La leçon du passé égyptien réside dans la nécessité du courage politique pour préserver l’intégrité et l’indépendance du peuple contre l’oppression des dirigeants. La révolte arabe a marqué un tournant dans la conscience collective égyptienne pour reconquérir sa dignité et sa voix.
En fin de compte, la lutte pour la justice et la liberté politique demeure un rappel poignant de la fragilité de la démocratie et de la nécessité de préserver la souveraineté populaire face aux abus du pouvoir.
Restez à l’écoute pour le prochain article mettant en lumière les vertus du courage politique dans l’histoire égyptienne, un récit crucial pour comprendre les enjeux actuels et futurs de la nation.