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La Turquie change-t-elle sa position sur la guerre à Gaza? "Hamas n'est pas terroriste"
Près d'un million et demi de citoyens turcs se sont rassemblés à Istanbul pour soutenir Gaza et exiger l'arrêt de la guerre en présence du Président Recep Tayyip Erdogan.
Dans le conflit "Deluge of Al-Aqsa", la Turquie a initialement adopté une position proche de la neutralité qui a suscité certaines critiques. Cependant, de récentes déclarations suggèrent un possible changement de position vis-à-vis d'Entité sioniste.
La position initiale de la Turquie
Au début, la Turquie a surpris par ses positions inattendues, différentes des précédents affrontements entre l'occupation et la résistance palestinienne. Le président Erdogan, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, le porte-parole du parti au pouvoir, Omar Jelik, entre autres, ont insisté sur la "condamnation de la ciblage des civils" et l'appel à la "libération immédiate et sans conditions des otages", ce qui a des connotations différentes de "prisonniers".
Un discours changeant
Dans ce contexte d'un changement perceptible de la position turque, le président Erdogan a déclaré que son pays ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste mais comme "un mouvement de libération nationale qui lutte pour protéger ses citoyens et sa terre", soulignant que la Turquie ne peut rester silencieuse face à ce qui se passe.
Les intentions de la Turquie
La Turquie, tout comme les pays arabes et musulmans ayant des relations diplomatiques avec Entité sioniste, n'a pas retiré son ambassadeur pour consultation, ni convoqué l'ambassadeur de l'occupation pour protester. Ceci malgré le fait que le ministère israélien des Affaires étrangères ait retiré ses ambassadeurs de ces pays par précaution contre les réactions populaires après le bombardement de l'Hôpital Al Ahli à Gaza.
Le grand changement de position de la Turquie par rapport à ses positions lors des précédentes confrontations et agressions contre Gaza peut être attribué à trois principales raisons: le désir d'Ankara de poursuivre le rapprochement avec les pays de la région, l'absence de volonté d'exprimer une position plus avancée et donc d'éviter des conséquences négatives, et le souci de maintenir les relations avec Entité sioniste en vue de coopérer sur la question du gaz naturel en Méditerranée orientale.
Réactions intérieures en Turquie
La position turque a suscité certaines critiques pour son recul apparent par rapport à ses propres positions dans des situations d'agression moins intenses et sanglantes de l'occupation, ainsi que son inadéquation avec l'ampleur de la tragédie à Gaza et les crimes de guerre commis par l'occupation.
Cependant, avec le temps, des développements importants ont accru la pression sur la position officielle turque, comme le dévoilement du niveau de mensonge et de falsification dans le déroulement de la journée du 7 octobre et son bilan, et l'indifférence de l'occupation envers toute critique ou appel régional ou international concernant le ciblage des civils et des infrastructures.
En conclusion, il y a une évolution notable dans le discours officiel d'Ankara sur l'agression contre Gaza, en particulier l'affirmation que le "Hamas" n'est pas une organisation terroriste, ce qui contraste avec la position unifiée de l'État occupant et de ses soutiens occidentaux. Cependant, au niveau pratique, la position turque est encore très éloignée des attentes et des aspirations, même du point de vue de la politique réaliste et des mesures diplomatiques et politiques possibles. Il convient que la Turquie agisse rapidement avant que les développements sur le terrain à Gaza et dans la région, et les politiques dans la région et le monde, ne l'envahissent.